Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 265]

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111Wilimmiv L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

NOTICE HISTORIQUE.

l'instruction pratique ou l'habitude du métier. Les auteurs de la loi semblaient admettre que l'enseignement de l'École polytechnique, entendu suivant la conception de Monge, devait suffire pour tout ce qui pouvait se rattacher direc-

de place ou ne laissait qu'une place insuffisante à des

tement ou indirectement à la théorie et aux généralités des constructions ; qu'il suffirait d'apprendre la pratique du métier, c'est-à-dire les connaissances relatives, d'une part aux travaux d'exploitation, et d'autre part à la docimasie ou métallurgie, les deux seules matières, en effet, pour lesquelles l'article 8 prévoyait la nomination de professeurs à l'École pratique. Toutefois des élèves, dits

insuffisant. On conçoit donc que le conseil des mines, en même temps qu'il s'occupa immédiatement et très activement de l'organisation des écoles pratiques, n'eut pas un instant l'idée que l'École théorique de Paris devait disparaître; on comprend qu'il se soit efforcé au contraire d'y rendre l'enseignement plus complet, plus étendu et mieux

externes (*), pouvaient être admis à suivre l'instruction de l'École, à leurs frais (**), pendant un an.

Mais auparavant il eut à prendre une mesure qui dut singulièrement peser sur le coeur des trois dignes conseil-

Cette conception, l'expérience l'a du reste ample-

lers. En effet, l'article 3 du titre VI de la loi du 30 ven-

ment démontré, n'était pas exacte, et l'on s'explique bien la résistance motivée du conseil des' mines qui , mieux que personne, pouvait sentir qu'entre l'École polytechnique, avec son enseignement de théorie pure plus que de

bre des élèves actuels des mines, par voie de concours entre eux. Le résultat de ce concours fut officiellement

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théorie appliquée, et l'École pratique avec ce seul enseignement de la pratique directe du métier, il fallait une école théorique des mines, une école de théorie appliquée. Le système de la loi du 30 vendémiaire an IV n'aurait pu être admissible qu'avec l'organisation première de l'École centrale des travaux publics telle que Monge la conce-

vait à l'origine. Dès qu'on eut dévié de ce type, en admettant qu'il eût été pratiquement réalisable même à la fin du siècle dernier, dès que, sans faire prévaloir encore le système exclusivement théorique de Laplace, on eut appliqué le système mixte de Monge, qui ne laissait plus (*) A l'article 9 du titre VI de la loi du 30 vendémiaire an IV se trouvent, pour la première fois, l'idée et le nom d'une classe d'élèves de l'École des mines qui s'est perpétuée jusqu'à ce jour, sous cette appellation, avec une importance sans cesse croissante. ("*) Les élèves du gouvernement étaient, en effet, entretenus, c'est-à-dire appointés, bien que non logés ni nourris.

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sciences telles que les sciences naturelles, la minéralogie

et la géologie, ou aux sciences appliquées, l'ensemble fixé par la loi de vendémiaire an IV devenait réellement

approprié.

démiaire an IV avait stipulé la réduction à vingt du nom-

proclamé le 18 nivôse an IV (8 janvier 1796). Brochant de

Villiers était classé le premier. Par mesure transitoire les élèves éliminés purent, pendant les deux années suivantes, concourir avec ceux sortant de l'ÉcOle polytechnique pour l'obtention des places d'élèves vacantes (*).

D'autre part, le conseil appliqua immédiatement aux élèves de l'École de Paris les diverses mesures sur les examens, les voyages et l'avancement, prévues par le titre VI de la loi de vendémiaire an IV. Un premier conEn se reportant au Répertoire de l'École polytechnique de Marielle, p. 253, on peut retrouver ceux des ingénieurs des mines de l'origine provenant de l'École des mines de l'hôtel de Mouchy qui n'ont pas passé par l'École polytechnique, tels que : Beaunier, Brochant de Villiers, Collet-Descotils, Cordier et Lefroy que nous aurons occasion de retrouver au cours de cette notice ; ou comme Brochin, de Champeaux, de Cressac, Héricart de Thury, de Bozières, Trémery, qui ont servi dans le corps, quelques-uns avec éclat, sans avoir été jamais mêlés directement à l'École; les autres ont immédiatement abandonné le service.