Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 263]

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L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

NOTICE HISTORIQUE.

et conférences sur d'autres matières d'enseignement général. Haüy devait professer publiquement et gratuitement la perspective et la physique générale ; Tonnelier, garde du cabinet de minéralogie, les éléments de mathématiques; Hassenfratz, la coupe des pierres et des bois, ayant pour adjoint Brochant de Villiers ; Clouet (*), bibliothécaire-adjoint, devait enseigner les principes de l'allemand. Les leçons de perspective et physique générale devaient avoir lieu les quintidi et décadi, à 11 heures ; celles de mathématiques, les duodi, quintidi et octodi, à 9 heures du matin ; celles de coupe des pierres et des bois, le décadi, à 9 heures. Il ne parait pas que ce programme ait été entièrement rempli. D'après une note du Journal des mines, les seuls cours professés en l'an III auraient eu pour objet les mathématiques et la mécanique, la minéralogie, la docimasie, la physique, le dessin et l'allemand; ils auraient été faits par Hey, Tonnelier, Vauquelin et Clouet, etc. En même temps que s'organisait, par les soins de l'agence des mines, cet enseignement spécial sur les mines, que se fondait, en fait, l'École des mines, la Convention

s'occupait de créer et d'organiser l'École polytechnique. Ces deux institutions étaient appelées à se donner l'une à l'autre un tel appui, leurs destinées se sont tellement

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d'une population qui avait appris à le connaître depuis un demisiècle, entre les bras de Gueymard auquel il était tendrement attaché. Schreiber a publié, en 1778, une traduction du Traité d'exploitation de Délius (2 vol, in-4°), qui avait paru en 1773. (*) Clouet enseignait déjà les langues à l'École de Sage. Il faudrait prendre garde de confondre ce modeste abbé avec son homonyme, membre associé de l'Académie des sciences, professeur de chimie à l'École du génie de Mézières, qui fit des travaux si remarqués et si remarquables sur la préparation en grand de l'acier fondu, et mourut en 1801, à Cayenne, où il était allé faire des études d'histoire naturelle. La confusion serait possible par suite d'une erreur commise dans les tables du Journal des Mines qui mêlent sous ce même nom de Clouet les modestes traductions du bibliothécaire et les savants travaux du chimiste.

pénétrées respectivement dès leur origine, de façon à exercer une telle influence sur leur avenir, qu'il est indispensable de rappeler ici les modifications successives

de l'enseignement de l'École polytechnique à ses débuts (*). Le décret de la Convention du 11 mars 1794 (21 ven-

tôse an II), qui avait créé la commission des travaux publics, l'avait chargée (art. 4) d'étudier l'établissement d'une école centrale des travaux publics, école destinée à acquérir une telle célébrité sous le nom d'École polytechnique à elle donnée par la loi du 1 er septembre 1795 (15 fructidor an III). Le 30 novembre 1794 (10 frimaire

an III) entra, dans les bâtiments du palais Bourbon à ce destinés, la première promotion de 400 élèves ('); presque simultanément avait lieu l'entrée de la première promotion à l'École des mines située tout à côté (*'). Dans sa première organisation de 1794, sous l'influence de Monge, l'École polytechnique, avec des cours d'une durée de trois ans, devait être à la fis une école de haute théorie et une école d'application pour toutes les .constructions civiles et militaires, y compris la conduite des mines, qui devait y faire l'objet d'un cours spécial. On (*) V. Pinet, Histoire de l'École polytechnique, Paris, 1887, Baudry, I vol. in-8°. (**) Nous laissons de côté l'École préparatoire dans laquelle Monge instruisit auparavant ceux destinés à devenir les briga-

diers-moniteurs de leurs camarades ; parmi ces brigadiers se trouvait Brochant de Villiers. (***) C'est ce voisinage qui permettait plus facilement aux élèves

de l'École des mines de se glisser fréquemment dans l'amphithéâtre pour suivre les cours de l'École polytechnique, dont les élèves, on le sait, n'étaient pas casernés et ne portaient pas d'uniforme à l'origine. L'uniforme fut imposé en l'an VI, en partie pour éviter ces abus (Pinot, loc. cit., p. ).