Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 254]

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L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

NOTICE HISTORIQUE.

tait à supprimer le corps et l'École des mines et à les

opposé au plan du comité des finances une organisation toute différente, beaucoup plus développée, mais où il n'était pas question de chaire de métallurgie (*). Dans sa séance du 15 août 1790, l'Assemblée constituante se borna à suspendre provisoirement le fonctionnement d'une partie du département des mines et remit à statuer après rapport des comités réunis d'agriculture, du commerce et d'instruction. Lorsque Regnault d'Épercy présenta, le 20 mars 1791, avec son rapport, le projet qui devait devenir la loi sur les mines du 28 juillet 1791, il fit observer, à la fin de son travail, qu'il n'était question, dans le projet, ni de l'administration des mines, ni de l'École, parce que ces questions devaient faire l'objet d'un rapport et d'un projet particulier dont il annonçait que l'Assemblée serait inces-:

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fusionner avec le corps et l'École des ponts et chaussées, que l'on proposait seule de maintenir. « Un objet d'économie nous a frappés, disait Lebrun (*) ; on a très nouvellement établi une École des mines avec un grand appareil et de grandes dépenses ; le nombre des élèves est peu considérable ; après avoir pris à l'École des instructions théoriques, ils vont chercher dans les provinces à mettre ces connaissances en pratique; mais les ateliers obscurs

dans lesquels ils voudraient se perfectionner leur sont ouverts ou fermés selon le caprice des propriétaires. Le comité a pensé que tout ce qui a rapport aux travaux des mines devait se lier aux études nécessaires pour les ponts et chaussées ; .qu'il serait intéressant pour les départements de trouver dans le même homme, dans un homme occupé par état de fouilles de terre et de constructions souterraines, les lumières nécessaires soit pour constater l'existence des mines, soit pour en éclairer l'exploitation. » Ce plan se reliait avec celui présenté le

20 août 1790 pour la réorganisation du Jardin des Plantes (**). On devait y transporter tout le cabinet des mines de l'hôtel des Monnaies, et le professeur de chi-. mie du Jardin des Plantes devait y faire désormais un cours de métallurgie. Ni l'un ni l'autre de ces plans ne devaient être adoptés par l'Assemblée constituante. Les officiers des mines avaient présenté à l'Assemblée constituante, le 4 juin '1790, un mémoire (***) pour établir la différence des fonctions

entre les ingénieurs des mines et ceux des ponts et chaussées, et par suite les différences de l'instruction professionnelle qui leur était respectivement nécessaire. De leur côté, les officiers du Jardin des Plantes avaient (*) Archives parlementaires, t. XV1, p. 112. (") Archives parlementaires, t. XVIII, p. 176. (***) Archives parlementaires, t. XVI, p. 99.

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samment saisie (**).

Il n'en fut rien, et l'Assemblée constituante se sépara sans avoir, par suite, rien statué sur la réorganisation du corps et de l'École des mines. En tout cas, en réorganisant le corps et l'École des ponts et chaussées par la loi du 19 janvier 1791, l'Assemblée laissa le personnel et l'instruction relatifs aux ponts et chaussées, absolument distincts, comme auparavant, de tout ce qui touchait au fait des mines (***). Le corps des mines continua à avoir l'existence de fait que reconnut la loi du 27 janvier 1792, en prescrivant la continuation de leurs traite(*) Archives parlementaires,- t. XVIII, p. 485. (*") « Vous verrez avec satisfaction, messieurs, disait Regnault

d'Epercy, à la fin de son rapport, que vous pouvez employer utilement, pour l'intérêt public, ces hommes éclairés et instruits qui faisaient partie de l'ancienne administration. Vos comités se plaisent à leur rendre cette justice : c'est à eux qu'ils doivent principalement tous les renseignements qui leur sont parvenus sur l'exploitation des mines. » (Ardt,. parlem,, t. XXIV, p. '223). ("**) La loi de dépenses pour 1791, du 18-25 février 1791, fait mention d'une allocation de 7.000 livres pour l'École des mines.