Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 252]

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L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

NOTICE HISTORIQUE.

gués entre eux par des caractères extérieurs superficiels, insuffisants ou mal compris, sans trace des classifications méthodiques que la cristallographie de Haüy et la chimie nouvelle allaient permettre (*); en chimie et en docimasie, l'indication des recettes alors connues dans les laboratoires sans aucune véritable théorie scientifique pour les expliquer et les relier entre elles. L'enseignement de Guillot-Duhamel en matière d'exploitation de mines peut être réputé, au contraire, avoir été aussi substantiel que le comportait l'art des mines à cette époque, si l'on en juge par son manuscrit de l'Art du mineur dont il a été antérieurement parlé (V. p. 443, note 1). N'ayant plus son manuscrit de l'Art du métallurgiste, nous ne pouvons aussi bien juger la nature et la portée de son enseignement métallurgique. Tous les témoignages rendus plus tard en sa faveur, par ceux qui avaient été ses élèves ou qui l'avaient connu, nous permettent de croire que, dans cette autre branche de l'enseignement, il fut à la hauteur de la grande réputation qu'il s'était acquise comme métallurgiste, en pratiquant de 1764 à 1775 ('). Parmi les professeurs secondaires Sage (') a indiqué : Charles pour la physique, Prud'homme pour la géométrie,

Clouet pour l'allemand et l'anglais ; nous retrouverons plus tard ces deux derniers. Monnet parait dire dans un de ses manuscrits, plus qu'il ne le mentionne explicitement, qu'Hassenfratz, dont nous aurons tant à parler plus tard, qui avait été nommé sous-inspecteur des mines le ¶eI.janvier 1785, a également enseigné à l'école de Sage. Une note conservée

Miché pour le dessin et l'architecture pratique (****), l'abbé

des mines à Amiens, le 19 mars 1820, s'était donné à l'architecture et était inspecteur des bâtiments lorsqu'a la formation de l'École de Sage il y entra pour être nommé ingénieur six mois après; dès

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(") La minéralogie de Sage, malgré les indications données dès 1781 par Haüy, continua à abonder dans ces schorls, où l'on rangeait pêle-mêle toutes les espèces fusibles se présentant sous une apparence grossièrement prismatique, et ces zéolithes, réunion non moins disparate et hétérogène qui comprenait toutes les espèces donnant une gelée à l'attaque aux acides. _("") Cuvier, dans l'éloge historique qu'il a consacré à Duhamel (Eloges historiques, t. III), a donné des renseignements circonstanciés sur les résultats remarquables que celui-ci avait obtenus dans les forges dirigées par lui, notamment pour la fabrication de l'acier. (***) Exposé des effets de la contagion nomenclative, br., 1810, p. 33-34. ("0"") Miché, né à Paris le 5 avril 1755, mort ingénieur en chef

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dans les archives de l'École des mines indique, en effet, qu'il enseignait la physique aux élèves des mines,

en 1786. Le rapport de Lebrun fait à l'Assemblée constituante, le 29 janvier 1790, ne cite que l'abbé Clouet comme professeur titulaire de langues étrangères, aux appointements de 2.000 livres, et Charles pour l'en-

seignement de la physique, avec gratification de 600 livres (*).

Il y avait, en outre, un secrétaire-garde des collections, Trumeau de Vozelles, un sous-garde et un personnel de gens de service. Au total, d'après le décompte de Lebrun dans son rapport à l'Assemblée constituante, l'école de Sage entrainait une dépense de 26.800 livres, non compris les traitements touchés par Sage et Duhamel, en dehors de leurs allocations comme professeurs (').

son entrée il était chargé de l'enseignement du dessin, puis plus tard d'un cours d'architecture pratique. Miché a publié, en 1812, une Nouvelle arçhitecture pratique, 1 vol. in-8.. Il avait orné les salles de la collection de minéralogie, à la Monnaie, de nombreux dessins qui s'y trouvaient encore lors de la mort de Sage, en 1824. (*) Mais ce rapport indique que deux élèves donnant des leçOns

à leurs confrères recevaient de ce chef 90 livres d'indemnité chacun. (**) Sage (Fondation de l'École royale des mines à la Monnaie)

a dit que s les dépenses de l'École ne montaient, pour les douze élèves, les professeurs, les gardes conservateurs, les frais d'expériences et d'entretien, qu'a 21.400 francs. » Les chiffres de Lebrun nous paraissent plus officiels. Monnet (ms: Essai histo-