Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 242]

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L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

NOTICE HISTORIQUE.

instruction professionnelle en leur faisant faire un cours spécial de chimie par Laplanche, apothicaire du roi renommé; puis il voulait leur apprendre le métier en les faisant voyager et séjourner sur les quelques établisse. ments miniers et minéralurgiques de France, notamment

Duhamel père (*) que l'on peut considérer comme les deux premiers inspecteurs des mines que nous ayons eus,

sur ceux qui passaient pour être les mieux dirigés (*) ; leur instruction professionnelle aurait été achevée par des voyages à l'étranger, surtout en Allemagne. En envoyant à l'étranger des jeunes gens ainsi préparés, Trudaine entendait, d'ailleurs, qu'ils en rapporteraient des connaissances nouvelles devant profiter immédiatement à tous les exploitants et métallurgistes français. On aurait ainsi formé un premier noyau de personnes susceptibles d'exercer utilement l'inspection des exploitations et surtout d'enseigner les saines notions de l'art des mines et de la métallurgie. D'après ce plan furent formés Jars fils (**) et Guillot-

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gouvernement voulut récompenser Jars des services rendus à l'industrie des mines et de la métallurgie. On doit à jars un mémoire sur l'aérage naturel des mines. (*) C'est surtout à Guillot-Duhamel père qu'il faut faire remonter l'honneur d'avoir introduit en France les connaissances rationnelles sur les mines et la métallurgie. Jars, enlevé à trentesept ans, n'a pu rendre tous les services qu'on pouvait attendre des aptitudes remarquables que dénotent ses Voyages métallurgiques. Guillot-Duhamel fut réellement le premier professeur qui enseigna en France l'exploitation des mines et la métallurgie, d'abord dans la première Ecole de Sage, puis au début de l'Ecole de la Convention.

L'Ecole des mines possède, en manuscrit, un traité de GuillotDuhamel sur l'exploitation des mines, intitulé : l'Art du mineur, soumis en 1789 à l'Académie des sciences et portant son approbation, à la date du 17 janvier 1789, pour être publié sous son privilège. Les événements empêchèrent la publication de ce traité,

que l'on peut considérer comme donnant le cours que devait professer Guillot-Duhamel dès les débuts de son enseignement.

(*) Parmi les établissements alors les plus réputés en France, se trouvaient les exploitations de Poullaouen, dirigées par Knig; ce fut à Poullaouen que Jars fut envoyé comme élève pour y apprendre, de Knig, la géométrie souterraine et l'exploitation. (**) Jars (Gabriel), fils du directeur des mines de Chessy et

A ce titre, ce manuscrit est particulièrement intéressant. Il paraît fait plus spécialement pour les mines métalliques. Les objets dont il traite successivement, dans l'ordre suivant, sont Recherches; boisage; muraillement; méthodes d'exploitation; aérage; roulage; extraction par treuils et baritels ou machines à molettes; épuisement par hommes, chevaux, roue hydraulique, machine à colonne d'eau, et machine à vapeur [d'après

20 août 1769, d'un coup de soleil pris en allant étudier les coulées basaltiques des environs de Langeac. Jars est l'auteur des Voyages métallurgiques, 3 vol. in-40, publiés, après sa mort, par son frère G. Jars, en 1774-1781. Après avoir visité et étudié en France les exploitations et établissements de Poullaouen, Pontpéan, Ingrande (houille) en Anjou, Sainte-Marie-aux-Mines, il avait consacré trois années (1757-1759), avec Guillot-Duhamel père, à voyager en Saxe, Autriche, Bohême, Hongrie, Tyrol, Carinthie et Styrie ; il avait visité, en 1765, l'Angleterre d'où il avait rapporté les procédés pour la fabrication du minium ; en 1766, la Hollande, le Hanovre, le Hartz, la Saxe, la Norvège et la Suède. Nommé correspondant de l'Académie des sciences le 10 janvier 1761, au retour de son premier voyage, il fut nommé membre titulaire, le 19 mai 1768, contre Lavoisier, bien que celui-ci eût été désigné en première ligne par la Compagnie; le

janvier 1787 par de La Metherie]; préparation mécanique : hocardage; caisse allemande; table fixe. On reconnaîtra là le programme des cours d'exploitation tels qu'ils se professent encore maintenant. L'Ecole des mines devait également posséder le manuscrit de Guillot-Duhamel père sur l'Art du métallurgiste, qui a dû lui être remis avec le précédent, en 1821, par son fils, alors inspecteur général des mines; ce manuscrit nous aurait fait connaître ce que pouvait être un cours de métallurgie, en 1789; nous n'avons pas pu le retrouver. Né le 31 août 1730, Guillot-Duhamel père est mort à quatrevingt-six ans le 30 février 1816; il avait été membre de l'ancienne Académie des sciences et fut nommé de l'Institut dès sa réorganisation. Il a rédigé tous les articles de l'Encyclopédie relatifs à l'art des mines, et publié une Géométrie souterraine (2 vol. in-

Sain-Bel, né le 26 janvier 1732, est mort, à Clermont, le

celle établie à Montcenis (le Creusot), en Bourgogne, et décrite en