Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 215]

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388 NOTE SUR LA PRÉPARATION ET LE MONTAGE

employer. Les vieux tubes qui proviennent de la démo-

lition d'une tubulure doivent être. nettoyés. Il faut les débarrasser de la couche de tartre qui les recouvre, puis il faut en général en affranchir les extrémités qui ont été plus ou moins abîmées pendant le démontage. Enfin, il

faut les raboutir lorsque leur longueur totale est trop faible ou lorsque le bout de cuivre qui reste utilisable est lui-même trop court (moins de 50 à 60 millimètres). Ce travail du raboutissage doit aussi être fait pour les tubes neufs, puisque, et je l'ai déjà dit, un grand nombre de tubes sont fournis sans bouts de cuivre rouge. J'aurai donc à étudier successivement les deux questions suivantes 1° Lavage des vieux tubes ; 20 Raboutissage des tubes (tubes vieux et tubes neufs). Après ces deux opérations, tous les tubes, de quelque provenance qu'ils soient, sont prêts à être montés et je m'occuperai alors de la question du montage des tubes dans les plaques tubulaires. Ce sera également à ce moment que je parlerai de l'extraction des tubes, opération qui se présente lors du démontage d'une tubulure.

L'appareil qui est Lavage des vieux. tubes. employé aux ateliers de la Chapelle ainsi qu'à ceux de Hellèmmes pour le lavage des tubes est un grand trommel (fig. 2) mesurant 5m,40 de long (de façon à pouvoir y laver les plus longs tubes qui mesurent- 5m,10) sur Im,04

de diamètre, monté sur un arbre horizontal et pouvant être animé d'un mouvement de rotation. Les deux plaques de fond présentent une forte armature en fonte, les secteurs qui s'étendent entre les nervures sont mobiles et sont formés par de simples feuilles de tôle, que l'on fixe aux nervures par une série de coins en bois, et que l'on enlève pour le chargement ou le déchargement de l'appareil. Le trommel est divisé en une série de compar-

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DES TUBES A FUMÉE DE LOCOMOTIVES.

timents par de grands disques en fonte, montés sur l'arbre de l'appareil et qui maintiennent la paroi cylindrique extérieure, paroi faite en tôle de 6 millimètres. Ces plaques de fonte sont percées, comme le montre le croquis, d'une série de trous ovales de 10 centimètres sur 8 centimètres environ. C'est dans ces trous qui se correspondent sur diverses plaques que l'on introduit les tubes à nettoyer. Leurs dimensions sont suffisantes pour que tous les tubes de 40 à 65 millimètres de diamètre puissent y entrer avec un jeu suffisant pour que chaque tube puisse prendre de petits mouvements. La charge de l'appareil est de 36 tubes ; on ajoute dans chaque compartiment quelques pelletées de silex de la craie plus ou moins concassés (en tout 60 à 70 kilogrammes), puis une certaine quantité d'eau. Une bonde par compartiment permet d'introduire ces matières. Cela fait et toutes les ouvertures étant fermées, on fait tourner le trommel à raison de 40 à 45 tours par minute. Les cailloux en roulant contre les tubes les décrassent rapidement et les mouvements que peuvent prendre les tubes dans leurs logements facilitent encore cette opération en empêchant les cailloux de se coincer entre les tubes. Les cailloux s'usent vite et il coule de l'appareil une boue liquide contenant du noir de fumée, du silex pulvérisé et une quantité assez considérable de calcaire provenant des dépôts de tartre qui recouvrent les tubes. Il doit toujours y avoir une quantité d'eau suffisante dans l'appareil pour entraîner cette boue ; aussi doit-on en ajouter plusieurs fois par opération. Pour juger de la propreté des tubes, il suffit d'arrêter l'appareil, d'ouvrir une bonde et de laver le tube qui en est le plus près. Dès que la surface est bien nette, le travail peut s'arrêter. On compte que pour laver complètement une charge de tubes, il faut de deux heures à deux heures trente minutes suivant le degré de saleté. LorsTome XV, 1889.

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