Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 64]

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NOTICE SUR L'ENSEIGNEMENT

Examens. L'enseignement oral et les exercices pratiques se terminent vers le 15 avril ; ils sont aussitôt suivis de la période des examens de fin d'année, qui se prolonge jusqu'à la fin de mai. Six semaines, en effet, sont nécessaires pour la série de ces examens, une semaine de préparation étant réservée pour chacun d'eux. Ce temps ne semble pas trop long pour repasser à fond toutes les parties de chaque cours. C'est, pour presque tous les élèves, une véritable période de labeur, les uns luttant entre eux avec une noble émulation pour les premières places, les autres, moins bien classés, poussés par la crainte d'examens insuffisants, qui pourraient com-

promettre leur avenir.

Examens, travaux pratiques, projets, journaux de voyage, etc., tout concourt à établir le classement des élèves, soit pour le passage d'une division dans une au-

tre, soit pour leur sortie de l'École. Les notes sont échelonnées entre 0 et 20; chacune est affectée d'un coefficient spécial et fournit ainsi un certain nombre de points, qui sont transportés intégralement d'une année à la suivante. (Jusqu'aux réformes de 1887., une partie seulement des points obtenus était conservée d'une année à l'autre.) Le total des points obtenus détermine le rang de classement de chaque élève. Mais, afin d'éviter que les élèves négligent telle ou telle matière, dont le coefficient serait peu élevé, et laissent ainsi des lacunes dans leur instruction, le règlement exige que la moyenne de toutes les notes d'un élève ne descende jamais au-dessous de 12, soit en première, soit en seconde, soit en troisième année. Il exige aussi que les trois notes les plus basses ne forment pas un total

inférieur à 24. Tout élève qui ne satisferait pas à ces deux conditions cesserait de faire partie de l'École. Si une seule note descend à 8, l'élève n'est pas forcément exclu ; mais il appartient au Conseil de l'École

DE L'ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DES MINES.

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d'apprécier les résultats de son travail et de déclarer l'exclusion, s'il ne les juge pas suffisants. Après les examens de première anne'e, les élèves restent pendant un mois au laboratoire, occupés d'analyses

chimiques et n'ayant à suivre, en dehors de ce travail, que douze leçons de topographie ; puis ils sont interrogés

sur ce cours et consacrent le mois de juillet à des exercices pratiques de lever de plans, soit à la surface du terrain, soit dans les galeries souterraines des anciennes carrières situées sous la ville de Paris. "Vers le 1" août ils quittent Voyages d'instruction. l'École, les uns pour aller dans leurs familles, d'autres pour faire leur stage militaire ; mais tous doivent, pendant les vacances, faire un voyage d'instruction ou plutôt un séjour d'un mois environ dans l'un des principaux dis-

tricts miniers et métallurgiques de la France ou de la Belgique. Les élèves-ingénieurs sont placés sous la direction de l'ingénieur en chef de l'arrondissement minéralogique, où ils se rendent. Tous doivent, en rentrant à l'École, le 3 novembre suivant, remettre un compte rendu détaillé de leur voyage ou de leur séjour, compte rendu qui sera soumis à l'exa-

men de l'un des professeurs de l'École et dont la note entrera dans le calcul des points pour le classement suivant.

Après les examens de deuxième année, les élèves externes consacrent trois mois, avant ou après leur stage militaire, à visiter des mines, des usines, des établissements de construction de machines, des ateliers de chemins de fer, etc. Une partie du voyage (un mois au moins),

doit se faire en France ou pays de langue française ; le reste peut être fait à l'étranger, lorsque les élèves en savent assez bien la langue.

Les élèves-ingénieurs sont tenus de faire un voyage