Annales des Mines (1888, série 8, volume 14) [Image 132]

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EMPLOI DES EXPLOSIFS EN PRÉSENCE DU GRISOU. 213

COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES.

sienne s'est beaucoup préoccupée du rôle que peuvent jouer les poussières, soit seules, soit mélangées avec le grisou. Deux des membres de la Sous-Commission(*) ont déjà étudié les expériences prussiennes à ce point de vue et montré qu'elles semblent plutôt confirmer l'opinion qu'ils avaient déjà soutenue et appuyée de recherches personnelles, à savoir que les poussières de houille ne jouent jamais, dans les explosions dont les mines sont le théâtre, qu'un rôle subordonné. Sir F. Abel vient, dans une récente communication à la Société des Ingénieurs civils de Londres, de donner à cette opinion l'appui de sa haute autorité (**).

L'inflammabilité des mélanges d'air et de poussière de houille est d'ailleurs extrêmement inférieure à celle des

mélanges d'air et de grisou, et tout le monde est d'ac. cord pour admettre que de semblables mélanges ne peuai

vent être allumés que sous l'influence d'un foyer de chaleur intense. Il est donc bien évident qu'un explosif présentant un degré de sécurité reconnu suffisant dans les mélanges les plus détonants d'air et de grisou, sera a fortiori pleinement sûr en présence de mélanges d'air et de poussière. Nous avons donc considéré comme une

(") Mallard et Le Chatelier.

sion prussienne du grisou.

complication

Sur les travaux de la Commb

Ann. des Mines, 8

peu utile des expériences de mettre en suspension de la poussière de houille dans nos mélanges gazeux. Nous avons cependant fait quelques expériences avec des poussières et nous les citerons ici pour n'avoir plus à y revenir.

Nous avons constaté que la dynamite détonant à l'air libre, au milieu. de poussières de houilles très fines et très inflammables (e), n'enflamme pas ces poussières. La dynamite, brûlant sans détoner, peut, au contraire, allumer la poussière, comme nous l'avons observé en plaçant un pétard de 50 grammes de dynamite dans un trou cylindrique percé au milieu d'un bloc en bois, recou-

vert de poussière de houille et en allumant la dynamite avec une mèche Bickford sans amorce fulminante. Un pétard de 50 grammes de dynamite, placé dans un

tube en étain de 25 millimètres de diamètre intérieur et

de 40 millimètres de diamètre extérieur, bourré, sur 12 centimètres de hauteur, par de la poussière de houille très fine, n'a pas allumé le grisou.

Commission instituée par M. le Ministre des Travaux

publics. À la suite de la publication de la première série des expériences de la Commission prussienne, qui semblait attribuer une sécurité presque complète à l'emploi de certains explosifs, M. le Ministre des Travaux publics institua, le 12 février 1887, une Commission (**)

série, 1.1X,

p. 338 (1886).

(1 The Institution of civil Enqineers. Minutes of Proceedings. Voici les P. 174 et suiv.. du tirage à part. 21 mai 1887. paroles de sir F. Abel auxquelles nous faisons allusion : «

M. Bd.

lington a, dans l'opinion de l'auteur (sir F. Abel), exprimé l'avis rationnel en ce qui regarde la question des poussières, quand il a avancé que, bien qu'il ne fût pas convaincu que la poussière seule pût suffire à produire des explosions importantes, qui de-

vraient être alors bien plus nombreuses qu'elles ne

sont,

admettait que dans les points où la poussière existait en grands quantité, les explosions en étaient grandement aggravées. »

(*) Nous avons employé les poussières de houille de Blanzy que deux des membres de la Sous-Commission, MM. Mallard et LeChatelier, avaient employées dans les expériences faites pour la Commission p. 5 (0881).

francaise du grisou. Ann. des mines, 8' série,

(") La Commission est composée de

Baton de la Goupillière, inspecteur général des mines, président;

Sarrau, ingénieur en chef des poudres et salpêtres; Tome XIV, 1888.

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