Annales des Mines (1888, série 8, volume 14) [Image 131]

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EMPLOI DES EXPLOSIFS EN PRÉSENCE DU GRISOU.

COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES.

ture de 'sable qui rend inoffensifs les explosifs brisants. D'un autre côté, des cartouches, détonant sans aucune enveloppe de dynamite-gomme et de hellhoffite (*), ont allumé, à chaque coup, le mélange gazeux explosible. Ces résultats montrent, dit M. Meyer, que « lorsqu'un explosif détone sans enveloppe, la possibilité de l'influa. mation du grisou ou de la poussière de houille ne peut jamais être évitée. » Il est à remarquer que, d'après les conclusions de la Commission prussienne et celles de M. Mayer, on serait ramené, après de nombreuses expériences assez contra. dictoires, au résultat qui avait été prévu a priori par la Commission des substances explosives, dans son rapport du 2 décembre 1880. Cependant, M. Mayer conteste la conclusion fort pessimiste de M. Lohmann, que nous avons citée plus haut. Il fait remarquer que des coups de mine chargés avec des explosifs brisants ne débourrent que rarement, et que lorsqu'ils ne débourrent pas, ils n'enflamment ni les mélanges grisouteux ni les poussières, tandis que des coups chargés avec la poudre noire peuvent allumer les uns et les autres, même sans débourrer. Cela suffit pour mon-

trer le grand avantage qu'on obtient en substituant explosifs brisaints à la poudre noire.

les

M. Mayer signale le danger grave que fait courir remploi de la mèche pour l'allumage des coups de mine. Le tirage dans les points où l'on peut constater le grisou

.est, il

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est vrai, interdit; .mais la sécurité de la :mine

repose alors sur le respect, impossible à contrôler, d'une prescription souvent violée en fait. M. Mayer va jusqu'à attribuer à l'emploi de la mèche les deux tiers des accidents causés par le grisou. Il fait d'ailleurs remarquer que l'emploi de l'électricité peut devenir dangereux avec les étincelles de l'électricité de tension; il le regarde, avec exagération sans doute, comme impossible dans les mines On ne s'étonnera plus, après cela, que le .jury du concours ait décerné une forte partie du prix proposé, à M..le lieutenant-colonel du génie Latter, inventeur d'une amorce de friction, placée .dans la cartouche, au fond du trou de

mine et mise en jeu au moyen d'un fil métallique qui passe à travers un tube engagé dans le bourrage. D'après M. Mayer, l'allumage, par le procédé de ILLauer, est actuellement employ.é d'une manière exclusive dans plusieurs exploitations du bassin d'Ostra.,u ; il peut être employ.é dans tous les cas, même avec le bour-

rage à l'eau, et le prix .de revient en est très peu plus ,élevé que celui de la mèche.

Nous ne trouvons plus à mentionner, dans l'intéressant travail de M. Meyer, que quelques, renseignements sur la Wetterdynamite qui a été expérimentée, au point de vue économique, dans quelques exploitations. On a constaté que cet explosif détonait difficilement et ne donnait ,pas, au .point de .vue ,de l'effet utile, des résultats absolument satisfaisants. Tels sont .a peu près tous les faits actuellement connus

(") M. Margraf, dans un article publié par le Journal des Mines

qui intéressent la question soumise -à l'examen .de la

Prussien (B. XXXIV, 4886) avait annoncé qu'il n'avait pu allumer

Commission. Beaucoup d'entre eux, ne nous été connus qu'au cours de nos recherches, et même après leur achè-

les mélanges grisouteux avec la hellhoffite. Des recherches tillé. rieures, non publiées encore, auraient, d'après M. Meyer, amen M. Margraf à constater que des cartouches, non enveloppées & hellhollite, allument les mélanges grisouteux. M. Scharizer, Rossitz, aurait même, avec cet explosif, allumé des poussièrn de houille.

vement.

Me des poussières de houille. La Commission prus-