Annales des Mines (1888, série 8, volume 13) [Image 282]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR L. E. GRUNER.

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR L. E. GRUNER.

t. XX, p. 171), et un mémoire sur l'oxydabilité relative des fontes, des aciers et des fers par l'action de l'air et

avait préparé une description qui ne put paraître qu'après sa mort dans les Annales des Mines (80 série, t. III,

.de l'eau plus ou moins chargée d'éléments étrangers (Annales des Mines, 8e série, t. III, p. 5).

Gruner ne s'est d'ailleurs pas limité aux études de métallurgie générale et de sidérurgie : la métallurgie du plomb et du cuivre ont été de sa part l'objet de recherches importantes. Sur la première, il a publié en 1868, dans les Annales des Mines (6e série, t. XIII, p. 325) un mémoire considérable qui constitue un véritable traité sur cette matière.

En passant en revue les perfectionnements introduits dans la métallurgie du plomb et dans les procédés de désargentation, il a éclairci plus d'un point obscur de théorie et fait la critique complète des diverses méthodes

usitées, en montrant les circonstances où il convenait d'appliquer chacune d'elles. Il faisait en même temps ressortir les avantages de l'emploi de grands fours à cuve, à parois partiellement métalliques, refroidis au niveau des tuyères, par rapport à celui des petits fours à cuve, à parois en briques, qui étaient en usage dans l'ancienne métallurgie. En ce qui concerne les procédés de désargentation, il mettait en lumière les avantages de la méthode par zingage, dont le développement a en effet justifié ses prévisions.

C'est surtout pendant les dernières années de sa vie que G-runer s'est occupé de la métallurgie du cuivre. Il avait déjà donné, en 1857, dans le Bulletin de l'Industrie minérale (t. III, p. 291), la description du procédé Bechi pour le traitement par voie humide de minerais pyriteux pauvres ; mais ce fut surtout l'application du procédé Bessemer à l'affinage des mattes cuivreuses qui l'amena à étudier de plus près le cuivre et les conditions de sa production. Il avait activement contribué par ses conseils à l'installation de ce procédé à l'usine d'Eguilles, et il en

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p. 429). Il devait laisser également inachevé le travail sur la métallurgie du cuivre qu'il avait commencé pour l'Encyclopédie chimique, après avoir publié dans ce recueil un résumé des principes généraux de la métallurgie.

En dehors des travaux motivés par ses nombreuses publications, Gruner avait eu l'occasion, pendant ses quatorze années de professorat à l'École des Mines de Paris, d'approfondir toutes les branches de la métallurgie ; personne n'était donc mieux que lui en situation de publier un traité complet sur cette matière. Il en commença la préparation dès qu'il eut cessé son enseignement oral et il en publia le premier volume en 1875. Il comptait pouvoir mener rapidement son oeuvre à bonne fin, mais l'état de sa santé ne devait pas le lui permettre. La grave maladie qui faillit l'emporter en 1877 retarda la publication du deuxième volume, qui parut seulement en 1878. La préoccupation bien légitime de donner une forme définitive à ses grands travaux géologiques sur le bassin houiller de la Loire l'amena à laisser un peu de côté, de 1879 à 1882, les questions métallurgiques ; la mort ne devait pas lui laisser le loisir de terminer son oeuvre.

Le Traité de métallurgie est demeuré incomplet ; mais, restreint comme il l'est aux principes généraux, il reste un monument d'exposition scientifique et de critique méthodique, éclairant le faisceau si complexe des faits et des données de la pratique. En dehors de sa connaissance profonde de la géologie et de la métallurgie, Gruner n'était étranger à aucune des branches de l'art de l'ingénieur. S'il n'a publié que quelques courtes notes sur l'art de l'exploitation des mines (Annales des Mines, 3° série, t. VIII et t. XVI), il n'en