Annales des Mines (1888, série 8, volume 13) [Image 269]

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NOTICE NÉCROLOGIOUE SUR L. E. GRUNER.

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR L. E. GRUNER.

Dans ce travail important, Gruner a cherché à rattacher les divers types de filons à des roches éruptives spéciales

mémoire sur la classification des filons du Plateau cen-

aux émanations desquelles on pourrait attribuer leur

avait déjà étudié un autre type de gîtes métallifères, celui des amas interstratifiés de minerai de fer qui exis-

origine.

Aux granites à mica noir se rapporteraient les amas quartzeux si fréquents dans les micaschistes, schistes à sericite, etc. ; aux granites à deux micas et aux pegmatites, les filons de quartz avec wolfram, cassitérite, mispickel, émeraude, tourmaline, etc. L'éruption du porphyre granitoïde aurait développé des veines quartzeuses avec imprégnations siliceuses ; celle du porphyre quartzi-

fère, des filons et amas également siliceux, mais d'un aspect calcédonieux qui les différencie des précédents. Ce serait aux eurites quartzifères, apparues au début

de la période permienne, qu'on devrait rattacher des filons quartzeux, orientés nord-sud, contenant parfois de la galène riche en argent qui semble être de formation plus récente que la masse principale du remplissage. Les porphyres noirs permiens ou triasiques auraient

provoqué la formation de dépôts ferrugineux dans le Gard et dans l'Ardèche. Enfin les gîtes métallifères les plus récents du Plateau central seraient des filons quartzo. barytiques avec galène, dirigés du N.-0. au S..-E., qui au-

raient commencé à se former dès l'époque du trias et auraient subi, à des époques plus récentes, de nombreuses réouvertures. Quelques années avant de publier cette étude, Gruner avait décrit dans les Annales des mines (4e sér., t. XVIII,

p. 61) les gisements de manganèse de la vallée

d'Aure

dans les Pyrénées, en les rapprochant de certains gîtes du Plateau central. Il avait montré que les uns et les autres ne pouvaient avoir pour origine des phénomènes d'injection ignée et qu'on devait au contraire attribuer leur formation à des émanations aqueuses venues des profondeurs du globe ; c'est cette idée qu'il devait compléter dans son

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trall.

tent dans l'Ardèche, aux environs de la Voulte et de Privas. Dans un mémoire publié en 1845, dans les Annales des mines (40 série, t. VII, p. 347), il avait montré que ces minerais appartenaient à l'étage oxfordien et non au lias, comme l'avait admis Dufrénoy ; il avait signalé en' même temps une intéressante épigénie du minerai, transformé en pyrite au voisinage de certaines failles.

Gruner a publié de nombreuses notes dans le Bulletin de la Société géologique de' France; nous devons citer celle qui est relative aux nodules phosphatés de la Perte du Rhône (Bull. de la Soc. géologique . , 2e série, t.

et les comptes rendus de l'excursion de la Société à Roanne (ibid., 3e série, t. I). On peut également rattacher à la géologie une note publiée par lui en 1855 dans les Annales de la Société d'agriculture, sciences et arts de Lyon, au sujet de l'influence de la nature chimique des terres végétales sur leur fertilité ; dès cette époque, il avait su mettre en évidence l'influence exercée sur la culture par de minimes proportions d'acide phosphorique, d'alcalis, etc.

Mais les travaux les plus importants de Gruner sur des sujets géologiques sont ses descriptions des bassins houillers de la Creuse et de la Loire. La première, préparée en grande partie de 1847 à 1852, n'a pu être publiée qu'en 1868, après avoir été mise au courant des explorations récentes ; elle comprend non seulement une description des bassins houillers, mais aussi une étude

des terrains anciens qui les supportent et des roches éruptives qui s'y rencontrent. Les bassins houillers de la Creuse forment deux groupes