Annales des Mines (1888, série 8, volume 13) [Image 221]

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INFLUENCE DES MOUVEMENTS DU SOL

SUR LES DÉGAGEMENTS DE GRISOU.

veine Charles, qui ne contient que très peu de vides dans les remblais, la concordance entre les deux phénomènes nous paraît encore moins bien démontrée par les courbes de M. Kôhler.

prendre, puisque les expériences faites ont eu pour ré-

Le résultat le plus remarquable, à notre avis, des

veine Charles, ils sont très remarquables, puisqu'ils prou1 vent que, dans une couche aérée par de l'air pur, et ne

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études faites aux mines de Karwin, est d'avoir mis hors de doute l'influence des dépressions très rapides, produites artificiellement, sur l'augmentation du grisou.

En fermant hermétiquement l'orifice d'entrée de l'air, et en continuant à faire tourner le ventilateur au même nombre de tours, M. Kaler a pu produire en quelques minutes, dans une première expérience, une dépression de 2mni,5 de mercure, la pression de l'air dans la mine ayant suivi, à partir de ce moment, les variations de la pression atmosphérique. Le dégagement de grisou, qui était, avant l'expérience, de 20'3,12 par minute dans le

puits d'air, monta à 36",85 pendant l'expérience, soit une augmentation de 83 p. 100; et dans la veine Charles,

où le grisou contenu dans les remblais ne peut être qu'une fraction très faible de celui que dégage la houille,

l'augmentation, moins importante, il est vrai, a encore été de 40 p. 100. Dans une seconde expérience, où la dépression initiale était de 2 millimètres, la teneur en grisou a augmenté, pour le puits principal d'aérage, de 50 p. 100, et de 20 p. 100 pour la veine Charles. Enfin, dans une dernière expérience, où l'on put obtenir une dépression de 4 millimètres de mercure pendant une durée de sept heures, l'air du puits principal de sortie a

tenu, en moyenne, 6,45 p. 100 de grisou, et la veine Charles, qui dégageait avant l'expérience 3',89 de grisou à la minute, en a dégagé 9',09 par minute pendant

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sultat de substituer peu à peu l'air vicié des vieux

travaux à l'air frais circulant dans la mine avant la fermeture du puits d'entrée ; mais en ce qui concerne la communiquant pas avec de vieux remblais pouvant servir

de réservoirs de grisou, la quantité de gaz dégagée par minute a été notablement accrue par une dépression barométrique artificielle. Il est juste de faire observer que, bien qu'assez faibles par elles-mêmes, ces dépressions se sont produites dans

un laps de temps beaucoup plus court que les dépressions atmosphériques naturelles les plus rapides, puisque, dans les expériences de M. ahler, on Obtenait en deux minutes environ une dépression de 1 millimètre, qui ne se produit presque jamais en moins d'une heure dans l'atmosphère. Il ne faut donc pas s'étonner que, en pratique, les résultats produits par des baisses brusques du baromètre ne soient pas aussi considérables que dans les expériences de Karwin ; toujours est-il que ces expériences semblent prouver qu'une baisse rapide de la pression atmosphérique peut rompre cet état d'équilibre du grisou dans la houille, dont nous avons parlé plus haut, et produire un accroissement subit dans la quantité de grisou dégagée, non seulement par les remblais, mais encore par la houille elle-même. III. - INFLUENCE DES MOUVEMENTS DU SOL SUR LES DÉGAGEMENTS DE GRISOU.

la durée de la dépression, soit un accroissement de 135 p. 100. Les résultats obtenus pour le courant d'air sortant par

le puits principal d'aérage, n'ont rien qui doivent sur-

La coïncidence plusieurs fois observée entre les explosions de grisou et les tremblements de terre a attiré depuis quelques années l'attention des ingénieurs et des