Annales des Mines (1888, série 8, volume 13) [Image 131]

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RECHERCHES EXPÉRIMENTALES ET THÉORIOUES

sun LES ÉQUILIBRES CHIMIQUES.

donner un mélange de S4 et S12 de I et Mais cette loi d'équivalence étendue au cas de mélanges ne peut être établie par l'expérience directe ; il faut se contenter de montrer qu'elle n'est en désaccord avec aucun des faits connus.

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différentes dont ils sont le siège. Et c'est seulement

autant que certains phénomènes peuvent être directement

rattachés l'un à l'autre, comme le magnétisme et l'électricité, qu'il faut chercher à établir des corrélations entre les forces qui les représentent. Il n'existe aucune relation entre les lois expérimentales des proportions définies, et celles de l'équilibre chimique, il ne doit pas y en avoir davantage entre les forces que l'on peut imaginer pour les représenter.

La loi d'équivalence dans les phénomènes d'équilibres, qui a été énoncée ici, ne doit pas être confondue avec la loi des équivalents en poids dans les combinaisons. Il n'y a aucune relation entre ces deux lois, qui n'ont de commun que le nom. Cette confusion avait été commise par Berthollet. Il supposait dans les poids équivalents d'acide

CHAPITRE V.

saturant un même poids d'une base, l'existence d'une LOIS NUMÉRIQUES DE L'ÉQUILIBRE.

Même force d'acidité et admettait de plus que, la grandeur

de cette force réglant le partage d'une même base entre deux acides, la répartition de la base se faisait proportionnellement au nombre de poids équivalents de chacun des deux acides. On sait que cette hypothèse est de tout point. inexacte ; un équivalent d'acide fort comme l'acide sulfurique, s'empare à peu près exactement d'un équivalent de base en présence d'un excès quelconque d'acide faible, comme l'acide carbonique. Cette erreur provient de ce que Berthollet (*) attribuait à la notion de force une réalité objective, au lieu d'en faire une simple con-

ception de notre esprit permettant de résumer par un seul mot un certain ensemble de faits analogues. Une fois l'existence réelle de la force admise, il était assez. naturel de chercher son influence dans des phénomènes autres que ceux qui étaient censés avoir mis en évidence

son existence. Si au contraire on ne considère la force que comme une abstraction de notre esprit, il est bien évident que, autant les corps peuvent être le siège de phénomènes différents, autant il faut imaginer de forces (*) Berthollet, Statique chimique, t. I, p. 124.

Existence de lois numériques.

Nous avons

vu que dans tout système en équilibre il est impossible de faire varier isolément un des facteurs sans détruire l'état d'équilibre. Lors donc que la grandeur de tous les facteurs moins un, est déterminée, celle du dernier l'est aussi s'il y a équilibre. C'est-à-dire que pour chaque système chimique il existe une certaine fonction des . facteurs qui doit rester constamment nulle pour qu'il y -

ait équilibre

F(T, E, p, p'...)

O.

Cette équation représente la loi complète d'équilibre du système considéré ; c'est la détermination de cette fonction

qui doit être le but de toute étude sur les équilibres chimiques. On peut voir facilement que dans le cas des Systèmes gazeux homogènes elle permet de calculer les Proportions des divers corps en présence et par suite le coefficient d'équilibre, de dissociation ; celui-ci dépend, en effet, des grandeurs p, par des relations très simples qu'il n'est pas besoin de rappeler ici. Nous sommes loin actuellement de pouvoir arriver Tome XIII, 1888. 15