Annales des Mines (1887, série 8, volume 11) [Image 263]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE

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publications faites en Europe et même au Japon, M. de Chancourtois passe rapidement en revue les théories les plus célèbres sur l'origine des mouvements du sol et se prononce en faveur de celle d'un noyau interne fluide.

techniques, mais où éclate, avec une vivacité toute

Il donne une classification complète et détaillée des divers mouvements telluriques secousses, trépidations, ondu-

communication originale faite à la Société géologique, aux jours les plus sombres du siège de Paris, pour af-

lations microsismiques et oscillations lentes. Ensuite il étudie avec le plus grand détail les appareils, au nombre d'une vingtaine, qui servent à enregistrer ces .mouvements. Il résume enfin les lois empiriques découvertes jusqu'ici et qui établissent clairement certaines relations

firmer les Belations intimes qui existent entre le caractère des peuples et leur habitat géologique, idée féconde, dont Élie de Beaumont avait magistralement formulé le prin-

entre les mouvements du sol, les saisons, les marées océaniques, la position géographique, enfin les marées

la France, et qui recevait de M. de Chancourtois une intéressante mais douloureuse application. Les hordes

atmosphériques.

immenses, qui envahissaient alors notre sol, ne pouvaient-

Comme consécration de ces études et de ces conclusions, il organisa deux observatoires sismologiques, l'un à l'École supérieure des mines de Paris, l'autre à l'École des .maîtres mineurs de Douai. Mais, par suite de retards

elles pas, en effet, être comparées, dans leur monotonie puissante, à ces torrents diluviens, implacables et gigantesques dont les dépôts recouvrent les plaines qui bordent la Baltique, c'est-à-dire précisément le berceau de la race prussienne et de cette. noblesse au caractère rigide qui l'a conduite à de si hautes destinéeS? Dans cette même période douloureuse, et tout en rem-

ni!

SUR M. DE CHANG OURTOIS

imprévus dans l'installation des appareils, la période pendant laquelle les observations ont été faites est encore trop courte pour qu'il soit possible de tirer de ces observations tentes les conclusions pratiques qu'elles sont susceptibles de fournir.

La mort de M. de Chancourtois, survenue le 14. novembre 1886, ne lui a pas permis de poursuivre la tâche qu'il avait entreprise. Il est à espérer cependant que cette dernière partie de son oeuvre ne sera pas abandonnée, les deux terribles catastrophes qui ont suivi de si près les

tremblements de terre de la Ligurie et de la Provence semblant devoir donner raison à sa théorie. Les travaux dont nous venons de donner une analyse succincte constituent la partie principale de l'ceuvre M. de Chancourtois ; il serait injuste de ne pas accorder au moins une mention rapide à des publications moins

spéciale, ce besoin d'abstraction, de généralisation et de classification qui caractérisent ses travaux didactiques.

A ce titre, nous devons citer, en premier lieu, cette

cipe dans l'Introduction à la carte géologique, à propos des races qui se développent aux deux pôles du sol de

plissant modestement son devoir dans les rangs de la garde nationale, M. de Chancourtois utilisait ses loisirs en essayant de donner, aux armées de province les cartes topographiques qui leur faisaient absolument défaut. On sait qu'a cette époque le Dépôt de la guerre n' admettait, pour ses publications, ni les reports sur pierre, ni les reproductions typographiques. D'autre part, les planches en cuivre, qui, seules, eussent permis de fournir des exemplaires de la carte au 80.000e, avaient *été, dès nos

premiers désastres, déposées en lieu sûr, de telle sorte qu'elles ne purent jamais être mises à la disposition du gouvernement de la Défense nationale. M. de Chancourtois imagina, pour essayer de combler cette lacune, d'utiliser les reports sur pierre, exécutés par l'Imprimerie