Annales des Mines (1887, série 8, volume 11) [Image 183]

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RECHERCHES' EXPÉRIMENTALES

SUR LA CONSTITUTION DES MORTIERS.

ils sont intéressants à étudier à cause des renseignements qu'ils peuvent fournir sur les composés calcaires corres-

ferme un équivalent de base dont la formule est

pondants dont la préparation est plus difficile. J'ai commencé par l'étude des silicates de baryte anhydres et hydratés qui n'avait pas encore été faite. Silicates anhydres. Tous les protoxydes se combinent à la silice en deux proportions au moins pour donner des sels anhydres répondant aux formules Si 02, MO

et

Si 02, MO.

On peut préparer les silicates de baryte correspondants en fondant au creuset bras qué un mélange de silice et de baryte anhydre en proportions voulues.

Le silicate monobarytique Si 02, Ba:0 est facilement fusible au four à vent, un peu moins cependant que le silicate de chaux correspondant. Il se présente après

refroidissement sous la forme d'un culot compact à cassure cristalline. Taillé en lame mince et examiné au microscope polarisant, il présente un enchevêtrement confus de longs cristaux prismatiques sans contours nets, à double réfraction faible, à clivages faciles. Le silicate dibarytique Si02, 2Ba0 s'agglomère au four à vent sans fondre complètement ; il donne, après refroidissement, un culot poreux qui se laisse difficilement tailler en lame mince et ne donne au microscope polarisant que l'apparence d'une cristallisation confuse.

Silicates hydratés. Les silicates hydratés, simples, bien définis que l'on connaît sont très peu nombreux. Ils répondent à l'une des deux formules S102, MO, Ag

et

Si 02, 2 MO, Ag ,

c'est-à-dire à celles des silicates anhydres, plus de l'eau.

J'ai cherché à obtenir les silicates de baryte correspondants, mais je n'ai pu préparer que celui qui ren-

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Si 02, Ba 0, 6110.

Joie prépare en précipitant l'eau de baryte par une dissolution de silicate de soude, ou de silice colloïdale. Le précipité au premier instant est extrêmement volumineux et ne présente, sous le microscope, aucune ai).parence cristalline ; c'est donc ce que l'on appelle un précipité amorphe. Il est pourtant bien probable qu'il est cristallisé, mais que la rapidité de la précipitation et sa

faible solubilité rendent les cristaux trop petits pour être visibles, même sous un fort grossissement. Au bout de 24 heures ce précipité de silicate de baryte change complètement d'aspect ; il se rassemble au fond

du liquide sur une très faible épaisseur après s'être transformé en cristaux tabulaires visibles à l'oeil nu. Cette cristallisation des précipités est, d'ailleurs, un fait très fréquent. Le mécanisme de ce phénomène est tout à fait analogue à celui que j'a_l_reconnu pour la prise des mortiers. Au moment de la précipitation du silicate de baryte, ce n'est pas la variété la plus stable de ce sel, et, par suite, la moins soluble qui se forme, mais bien, soit un hydrate particulier comme on en obtient parfois avec les solutions fortement sursaturées de sulfate de soude,. soit une variété dimorphe comme on en obtient avec les solutions sursaturées d'azotate de potasse, de chlorate de soude dans l'eau, d'iodure de mercure dans l'alcool. Après la précipitation de cette variété plus soluble, la dissolution reste sursaturée par rapport à la variété plus stable et, par suite, peut la laisser cristalliser à son tour ; elle diminue alors de concentration, redissout une certaine quantité du premier sel précipité et se sursature de nouveau par rapport au. second sel dont elle peut laisser cristalliser une nouvelle quantité, et ainsi de suite jusqu'à la transformation totale du précipité. En réalité, ces deux