Annales des Mines (1887, série 8, volume 11) [Image 182]

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RECHERCHES EXPÉRIMENTALES

concerne la mobilité, le problème est résolu par ce que j'ai dit du mécanisme de la cristallisation, c'est la dissolution momentanée du sel faisant prise qui procure la mobilité nécessaire. La prise des mortiers rentre évidemment dans la catégorie des phénomènes de durcissement par dissolution et cristallisation. Une fois le rapprochement des particules solides produit, la dureté définitive dépendra de la cohésion interne des cristaux et de leur adhérence mutuelle. La cohésion varie d'un corps à l'autre entre des limites très étendues, dont les deux termes extrêmes parmi les corps entrant dans la composition des divers mortiers, sont : le plâtre assez mou pour se laisser rayer par l'ongle et le quartz assez dur pour rayer l'acier. La cohésion des corps est une propriété primordiale de la matière, que nous ne pouvons, dans l'état actuel de nos connaissances, cher-

SUR LA CONSTITUTION DES MORTIERS.

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de l'excès d'eau employé dans le gâchage sera moindre ;

2° que chaque cristal pour un poids donné de matière présentera un plus grand développement de surface. La forme de prismes allongés que j'ai reconnue dans la cristallisation du plâtre et de tous les produits similaires est donc éminemment favorable au développement de l'adhérence; 3° que les cristaux seront groupés de façon à augmenter le volume des espaces vides en en diminuant le nombre, et en les isolant les uns des autres. Une répartition des vides semblable à celle de la pierre ponce sera

particulièrement favorable. Mais de très légères variations dans les conditions extérieures : nature du dissolvant, température , germes cristallins en présence modifient considérablement les conditions de développement des cristaux et doivent, par suite, exercer une influence semblable sur la résistance finale du mortier.

cher à rattacher à aucun fait plus simple et plus général. On ne peut donc de ce côté essayer de pousser plus loin l'analyse du durcissement des mortiers. L'adhérence , contrairement à la cohésion, est un

phénomène très complexe et par suite très. variable. Ce sont ses variations qui expliquent presque exclusivement les différences considérables de résistance que présentent souvent des mortiers analogues.

DEUXIÈME PARTIE

CIMENT DE BARYTE

Elle varie avec la nature chimique des corps en contact ;

l'adhérence d'un cristal de sulfate de chaux avec une lame de verre sur laquelle il se forme est complètement nulle ; elle est, au contraire, tellement considérable avec

le silicate de baryte que les cristaux se brisent plutôt que de se laisser arracher du verre. Elle varie également

avec l'état physique, le poli plus ou moins parfait des surfaces de contact. L'adhérence totale est évidemment proportionnelle à l'étendue des surfaces de contact ; elle sera d'autant plus grande que : 10 le volume des espaces vides provenant

Les analogies de la chaux et de la baryte permettent de prévoir l'existence de composés barytiques jouissant de propriétés analogues à celles des ciments calcaires, c'està-dire susceptibles de faire prise sous l'eau. J'ai reconnu, en effet, que la silice et la baryte peuvent donner ensemble

des composés hydrauliques. Ces produits ne présentent

aucun intérêt au point de vue industriel par suite du prix élevé de la baryte, mais au point de vue théorique,