Annales des Mines (1887, série 8, volume 11) [Image 53]

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NOTE SUR UN ACCIDENT

SURVENU AU PUITS DE FONTANES.

dans le voisinage immédiat du chantier d'où l'expansion de 1879 est venue. Si l'on prolonge la trace horizontale de cette cassure jusqu'à l'avancement du travers-bancs et que l'on cherche à quelle distance de cet avancement, cette cassure, toujours supposée d'inclinaison régulière, rencontre la couche, on trouve que sa trace passerait à

détonations sourdes paraissent d'ailleurs caractéristi-

10 mètres de distance horizontale de l'avancement et que la rencontre de cet accident avec la couche aurait lieu à 30 mètres seulement de la galerie, cette distance étant mesurée suivant le toit de la couche. Cette faille aurait donc joué un rôle important dans les trois dégagements instantanés qui se sont produits dans son voisinage immédiat et on peut penser que le vide trouvé dans la couche et dont on n'a pu voir l'extrémité s'étend jusqu'à cette cassure. La couche dans laquelle le dégagement du 25 avril s'est produit n'est autre que celle qui a donné lieu au dégagement du 3 novembre 1884, ramenée au niveau du

travers-bancs par une série de rejets et de plissements. De plus, il parait démontré que cette couche est celle

que l'on a recoupée dans le puits à 361 mètres de profondeur et qui a eu 10 mètres de puissance en charbon

ou schistes intercalés. A sa traversée dans le puits, l'acide carbonique s'en était dégagé avec grande abon-

dance et avait là encore gêné et retardé le travail. Il suffisait de toucher au charbon vif avec le pic pour que ce gaz, sortant avec intensité des parois nouvellement

mises à nu, finit bientôt par rendre la présence au chantier impossible ; quant aux coups de mines, ils don-

naient presque toujours lieu par leur explosion à un envahissement du puits par ce gaz sur une hauteur plus ou moins grande ; en outre, pendant le déblayage, les ouvriers entendaient de temps en temps des bruits sous leurs pieds, ressemblant à de sourdes détonations. Les

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ques des couches à acide carbonique sous pression ; elles

ont été signalées à la traversée du charbon au niveau 300 et aussi, fort rarement il est vrai, pendant les opérations de déblaiement. Le phénomène le plus curieux qui se soit produit à la traversée de cette couche dans le puits, est le suivant : le 7 août 1881, on avait fini de déblayer .le fonds du puits du charbon produit par le tirage de plusieurs coups de mine, on essaya de toucher au charbon vif, mais aussitôt l'acide carbonique se dégagea avec telle abondance que le personnel dut remonter au jour. Malgré le ventilateur aspirant établi au jour aidé par un ventilateur soufflant système Bodard installé dans le

puits, l'acide carbonique s'éleva dans le puits jusqu'à 45 mètres de hauteur, et quand, le 11 août, on put revenir ai fond, on remarqua que ce fond, qui avait été laissé ayant la forme d'un chaudron irrégulier, s'était soulevé, avait pris une forme convexe au point que le centre dépassait les bords de 0m,50; on constata de plus que des fissures nombreuses et larges dans lesquelles on pouvait introduire la main divisaient la masse du charbon et que, par ces fentes, l'acide carbonique s'échappait encore. Nous avons fait remarquer en commençant qu'il existe dans les conséquences qu'ont eues le dégagement instantané du 28 juillet 1879 et celui du 25 avril 1885 une différence capitale. En 1879, ce furent les ouvriers travaillant au chantier même de l'expansion qui furent surpris par le dégagement et périrent asphyxiés et ensevelis sous le charbon projeté. Il n'en a pas été ainsi en 1885; les ouvriers du

chantier de l'expansion étaient à peu près en sécurité lorsque l'irruption de gaz carbonique a eu lieu ; les victimes faites par ce gaz étaient éloignées du point où