Annales des Mines (1887, série 8, volume 11) [Image 51]

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NOTE SUR UN ACCIDENT

SURVENU AU PUITS DE FONTANES.

la houille projetée. Le sol était couvert jusqu'à la recette par une poussière impalpable de charbon ressemblant à de la suie et dont l'épaisseur allait graduellement en augmentant. Ce n'est qu'a 90 mètres du puits

allant toujours en se rétrécissant et l'acide carbonique ne cessant pas d'en descendre, on ne put monter plus haut et force fut d'abandonner cette exploration. Examinée du point limite où l'on parvint, l'excavation se continuait encore en amont-pendage et il fut impossible d'en apercevoir le bout. A l'extrémité du travers-bancs, le rocher du toit de la couche était en place et l'on retrouva les 14 trous de mine qui y avaient été forés ; audessous le charbon était broyé et une sonde de 3 mètres de longueur put y être enfoncée sans toucher le

que la houille commençait à être grenue ; à 110 mètres, elle remplissait la galerie au point de ne laisser, au toit, qu'un vide de 0m,30 à 0rn,40 et il en a été ainsi jusqu'à l'avancement, c'est-à-dire sur 117 mètres de longueur, La cloison d'aérage avait été partiellement détruite et au milieu du charbon menu et poussiéreux qui formait la masse des matières qui remplissaient la galerie, on ramassait les briques de cette cloison entraînées loin de la position qu'elles avaient occupée, des mottes de houille

et des blocs de rocher qui pesaient jusqu'à 50 kilogrammes. Grâce à un bon aérage, ce déblaiement s'effectua sans difficulté spéciale ; la traversée de la couche qui avait été

l'origine du dégagement ne présenta tout d'abord rien de particulier et put être facilement rétablie. Mais à 3m,20 de l'extrémité du travers-bancs, on commença à découvrir, sur le parement de droite, dans le charbon, une ouverture donnant accès dans un vide qui s'étendait en amont-pendage dans la couche et en suivait le toit (voir les fig. 6, 7, 8, Pl. III). Cette ouverture se continuait jusqu'à l'avancement : elle avait une hauteur variant de 0 à 0111,80. L'excavation, d'une largeur moyenne de 2 mè-

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massif.

Tel était donc l'orifice par lequel était sortie la masse de charbon qui avait rempli la galerie ; le déblaiement de ce travers-bancs a donné lieu à une extraction de 1.158 bennes représentant au minimum 405 tonnes de charbon. Si l'on voulait avoir la quantité totale de charbon broyé

par suite de l'expansion du gaz, il faudrait ajouter à ce chiffre celui de la quantité, impossible à évaluer exactement, de charbon broyé formant le parement gauche et le sol de l'excavation. Ces constatations faites , les exploitants , craignant qu'un éboulement du toit dans ce vide ne vînt à se produire et ne refoulât violemment sur les ouvriers l'acide

tres, avait, dans les 10 premiers mètres, la direction de la pente de la couche, puis elle obliquait un peu sur la droite pour prendre une direction presque perpendicu-

carbonique qui ne cessait de s'en dégager, abandonnèrent le lieu de l'expansio, et établirent, à 23 mètres en arrière, un barrage en maçonnerie de 2 mètres d'épaisseur emprisonnant la couche à partir du point où elle avait été recoupée par le travers-bancs, dont l'avancement a été ultérieurement repris en obliquant sur la

laire à celle du travers-bancs.

gauche.

Les parements étaient constitués comme il suit : droite, la couche en place mais fortement fissurée et ébranlée; à gauche, du charbon menu s'élevant jusqu'au toit. On essaya de pénétrer dans ce vide, ou y monta jusqu'à 16 mètres de distance de la galerie, mais le vide

Il est impossible de calculer avec quelque exactitude le volume d'acide carbonique qui s'est subitement dé-

gagé de l'avancement du niveau 300 en un torrent si impétueux qu'il a envahi presque toute la mine. En effet,

ce n'est point seulement l'orifice du puits 1 qui a servi