Annales des Mines (1887, série 8, volume 11) [Image 36]

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NOTE SUR DES EXPÉRIENCES

DE CONGÉLATION DES TERRAINS.

résistance pouvaient facilement être faites aux environs de ces températures. Lorsque le tube a cessé de fonctionner, la température du bain est descendue jusqu'à 26 degrés et elle s'y est maintenue suffisamment longtemps pour que les cubes gelés aient pu prendre une température peu différente. Nous avons pu obtenir des indications suffisamment probantes dans les environs de 10°, 120 et 14° de 25° et près de 00. Avec ces indications, il est possible de tracer une courbe donnant, avec une erreur de moins de 5 kilogrammes par centimètre carré, la résistance à l'écrasement du sable gelé. Pour les températures intermédiaires, nous nous som-

en voyait augmenter la pression graduellement jusqu'à une certaine limite, puis diminuer tout d'un coup ; à ce

mes contentés d'écraser des cubes ayant subi des réchauffements plus ou moins longs et de constater que la résistance allait en décroissant selon que le réchauffement avait été plus ou moins long.

Nous signalerons, avant de donner les chiffres, les difficultés que nous avons éprouvées pour mouler et démouler les cubes ; la glace pure se démoule très aisément, grâce à la fusion d'une légère couche qui facilite le glissement de la masse ; les cubes de sable, au contraire, par une fusion superficielle, créent un intermédiaire rugueux entre la masse gelée et la paroi du moule ;

cet intermédiaire s'oppose au démoulage et dégrade le cube. Après quelques tâtonnements, nous avons obtenu de bons résultats avec des moules dont les parois avaient

un fruit de 1/20 et étaient recouvertes d'une couche d'huile incongelable; dans ces conditions, le premier effet du réchauffement était de rendre fluide la couche d'huile

épaissie par l'effet du froid, et, en frappant légèrement sur les parois, la masse gelée se détachait sans grande peine.

L'observation de la rupture s'est faite au moyen du manomètre ; à mesure que la pompe était manoeuvrée,

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moment, on découvrait généralement une fissure ; en tout

cas, en continuant d'actionner la pompe, les fissures ne tardaient pas à devenir apparentes. Nous donnons la nomenclature des essais tels qu'ils ont été consignés dans les notes d'expérience (Tableau V, p. 83). Les résultats de ces essais , représentés graphiquement, donnent sur un plan où les abcisses sont les températures et les ordonnées les résistances par centimètre carré, une série de points au milieu desquels nous avons tracé une courbe moyenne. Cette courbe est celle de la résistance du sable saturé d'eau (Pl. II, fig. 5). La saturation avait lieu pour un mélange d'environ 165 grammes d'eau pour 1 kilogramme de sable. Avec 200 grammes d'eau, il y avait plus que saturation, et, sans

qu'on agitât, la masse, l'eau se séparait du sable à la partie supérieure ; c'est dans ces conditions que nous avons obtenu le maximum de résistance, et il est évident

qu'il est inutile de mélanger des quantités d'eau supérieures, car on aurait obtenu un bloc non homogène formé à la partie supérieure d'une couche de glace et à la partie inférieure de sable gelé. Lorsque la proportion d'eau diminue dans le sable, sa

résistance diminue aussi. Les résultats seraient d'ailleurs moins intéressants dans ce cas, parce que les sables simplement humides n'exigent pas l'application de la congélation ; leur traversée est un problème moins difficile.

Les essais à la traction dont les résultats sont consignés au tableau VI, n'ont été faits qu'a une seule température voisine de

12°. Les briquettes extraites

15°, ont été d'un bain où la température était de placées dans un seau avec de la sciure de bois gelée.