Annales des Mines (1886, série 8, volume 10) [Image 186]

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GISEMENTS DE MINERAI DE FER

ment à Allogny et à -Vierzon, pour la fabrication des cazettes employées dans les porcelaineries. Cette argile est formée par un silicate d'alumine très

riche en silice, ainsi que l'indiquent les analyses suivantes N°1

N°2

Oxyde de fer. Alumine Silice. Chaux

2,50 13,50 75,20

Perte au feu.

7,80

3,50 17,70 70,10 0,50 8,20

N°, 1. Terre blanche du Briou, près Vierzon. N° 2. Terre grise du Briou, près Vierzon.

On a exploité dans cette formation, aux environs de Vierzon, des amas de silice farineuse, dont la plus grande

partie est à l'état soluble (*). Une analyse de cette matière, faite à l'École des mines, a donné les résultats suivants Alumine et traces d'oxyde de fer. Chaux, magnésie Silice

soluble

Perte au feu

.

.

9,00

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tière absorbante de la nitroglycérine dans la fabrication de la dynamite. Les argiles à silex paraissent provenir de la dissolution

des assises crétacées dont l'élément calcaire a été éliminé, tandis que les parties siliceuses sont restées sur place : cette manière de voir concorde bien, en effet, avec

les caractères des silex que l'on y rencontre, et qui ne sont jamais à l'état remanié. L'argile pourrait être regardée, en partie du moins, comme le résidu de cette dissolution, et cette hypothèse est d'autant plus admissible que la silice existe en quantité notable dans les couches crétacées, et qu'une certaine proportion s'y trouve même à l'état soluble, constituant la roche particulière qui a été désignée sous le nom de gaize.

On ne peut nier cependant que les sources minérales n'aient joué un rôle impoi:tant dans la formation de ce dépôt, soit par la dissolution du calcaire, soit par l'apport de silicates divers, et notamment par la venue siliceuse qui a consolidé les sables et donné naissance aux

néant

poudingues.

15,00 66,00 10,10

L'examen des silex tendrait à faire croire qu'ils ont subi eux-mêmes une attaque plus ou moins avancée sur

On voiequ'elle ne diffère de l'argile dont nous venons de parler que par une proportion plus forte de silice, dont une partie est évidemment aussi à l'état soluble dans la

terre à cazette. La présence de cette proportion considérable de silice soluble a permis d'employer cette substance comme ma(") L'examen microscopique de cette substance a montré qu'elle était formée de grains plus ou moins sphériques, ayant environ 1/100 de millimètre de diamètre, et non de carapaces de diatomées comme celles qui constituent la plupart des tripolis.

DU CENTRE DE LA FRANCE.

leur surface extérieure, car celle-ci offre une croûte plus ou moins épaisse de silice blanche farineuse. On serait tenté de voir là un phénomène de décomposition analogue à l'altération que présentent, par exemple, les silex taillés des âges préhistoriques, recouverts extérieurement d'une patine blanche. Celle-ci s'est produite à la longue sous l'influence de l'humidité et de l'acide carbonique du sol dans lequel ils ont été enfouis : on serait ainsi amené à conclure que ce sont les mêmes agents qui ont donné naissance aux argiles à silex, par leur action sur les cal-

caires et marnes crétacés. Or, les phénomènes qui se passent dans ces conditions conduisent à un résultat absolument opposé à ce que nous observons dans l'argile à