Annales des Mines (1886, série 8, volume 10) [Image 156]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. TOURNAIRE,

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. TOURNAIRE.

des fours Martin- Siemens ou de la fonte au creuset. Le rapport fait ressortir la modification moléculaire

affirmations n'existent que quand il y a certitude, les

subie par l'acier sous l'effort de la traction ; l'importance du réchauffage des pièces forgées et de la trempe, et la supériorité de la trempe à l'huile sur la trempe à l'eau; il détermine les conditions d'un bon corroyage des grosses masses d'acier. Après avoir donné la composition chimique des divers aciers essayés, il étudie la question des souillures, dont

s'empêcher de songer au vieil adage

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Il Dj.1

il montre l'importance, et qui constitue un écueil très sérieux pour la fabrication du métal Bessemer, et fournit des indications sur le moyen de les éviter, ainsi que sur les procédés employés à cet effet à Terrenoire et dans les usines Petin-Gaudet. Il étudie de même la question des criques et gerçures superficielles.

Il décrit ensuite les épreuves de tir exécutées par la Commission sur 263 pièces, et en tire comme conclusion la nécessité de la modification de la fermeture des canons Reffye.

Enfin il termine par des considérations générales sur l'emploi de l'acier dans la fabrication descanons, et par d'Utiles indications sur les conditions que doit remplir le métal. Il conseille de ne pas prendre un acier trop doux, de maintenir l'allongement à la traction entre les proportions de 10 à 15 p. 100, et de composer les pièces d'un tube d'acier assez dur, trempé à l'huile, et introduit dans une enveloppe épaisse de métal très doux, ou protégé, sur la longueur de la culasse et de l'âme, par une forte ceinture de frettes.

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points douteux étant bien reconnus comme tels, on ne peut

Le style, c'est

l'homme. C'est qu'en effet l'homme est bien là tout entier,

avec ses éminentes qualités, la droiture du caractère, l'amour de la vérité, la sûreté du jugement et la lucidité d'observation.

Ces qualités, si remarquables chez M. Tournaire écri-

vain, se retrouvaient, toujours au même degré, chez l'homme privé et chez l'ingénieur. Il était très laborieux, très actif, d'un dévouement absolu à son service, en un mot, essentiellement l'homme du devoir.

Il en a bien fait preuve dans quelques-unes de ces occasions exceptionnelles, qui malheureusement se rencontrent trop souvent dans la carrière de l'ingénieur des mines. Il a assisté, dans le cours de la sienne, à plusieurs grands accidents, et n'a pas manqué de déployer alors la

plus grande énergie et le dévouement le plus complet pour essayer d'arracher à la mort les victimes menacées, et de diminuer, dans la mesure du possible, les conséquences d'un désastre.

C'est ainsi qu'on l'a vu, lors de l'explosion de grisou au puits Cinq-Sols de la concession de Blanzy, du 12 dé-

cembre 1867, qui a fait 136 victimes, dont 89 morts, multiplier, pendant plusieurs semaines, au prix des plus grandes fatigues et en courant les plus sérieux dangers,

Quand on parcourt ces écrits, si intéressants par le fond,

les efforts les plus énergiques pour retirer les survivants, et ensuite pour arriver aux derniers morts ensevelis. Mêmes efforts et même dévouement à Saint-Étienne, lors de la première catastrophe du puits Jabin, du 8 novembre 1871, qui a fait 70 victimes.

mais remarquables aussi,par la forme, où la description

On le retrouve encore, toujours l'homme du devoir,

est concise, nette, complète, où l'on ne trouve aucun

lors de la catastrophe récente de Chancelade, du 25 octobre 1885. Délégué par le Ministre des travaux publics immédiatement après l'accident pour aller diriger les

développement oiseux, ni rien d'inutile, où le raisonnement est toujours marqué au coin de la logique, où les

Tome X, 1886.

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