Annales des Mines (1886, série 8, volume 9) [Image 151]

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ET DES DÉGAGEMENTS DE PRODUITS GAZEUX. 277

276 ÉTUDE DES MOUVEMENTS DE L'ÉCORCE TERRESTRE

question), et de tenir compte des attractions exercées sur le pendule par le soleil et la lune au moment de chaque observation.

ensuite la valeur observée avec celle fournie par le calcul de l'action luni-solaire combinée avec celle de la marée, on pour-

rait peut-être, résolvant le problème inverse, déterminer le véritable coefficient de rigidité des couches composant l'écorce

2° Action de la marée.

La recherche des déformations de

l'écorce, causées par le jeu de la marée dans le voisinage

des

côtes, donne lieu aux mêmes calculs, ou à peu près, que le problème précédent. En conservant les mêmes hypothèses sur la

rigidité des couches supérieures du sol, M. Darwin a trouvé que la surface d'un continent orienté Nord-Sud et compris entre deux mers, oscillerait alternativement autour d'une ligne nodale moyenne, en gardant à chaque instant une pente sensi-

blement uniforme, sauf dans le voisinage immédiat des côtes, où cette inclinaison présenterait un accroissement rapide. Le fond des mers, au contraire, subirait pendant ce temps une déformation moins régulière.

L'amplitude de l'oscillation apparente de la verticale

,

étrangères.

Enfin, l'affaissement du sol, lors du flux, a pour effet d'augmenter l'importance de celui-ci et, par contre-coup, d'accroître l'affaissement lui-même. Ces deux éléments joueraient ainsi, l'un par rapport à l'autre, le rôle de cause à effet, et il en résulterait une aggravation générale des déformations, dont l'effet, négligeable pour des mers de faible étendue, deviendrait très appréciable pour les grands océans. Cette augmentation serait de 4/6 pour l'Océan Atlantique.

sur

les côtes de l'Atlantique, pour une marée moyenne de 0m,80 de dénivellation totale, serait de 0",1 à. 400 mètres du rivage et de 0",025 à une distance de 100 kilomètres. Pour une mer moins étendue dans le sens est-ouest, les mêmes déviations s'obtiendraient à des distances de la côte réduites dans le même rapport que la largeur de la nappe liquide. Enfin ces déviations seraient elles-mêmes proportionnelles à l'amplitude effective de la marée. Sir William Thomson a calculé, de son côté, la déviation probable de la verticale, produite par l'attraction d'une lame d'eau de 3 mètres d'épaisseur (l'amplitude de la marée), de 80 kilomètres de largeur dans le sens perpendiculaire à la côte et de 160 kilomètres de longueur parallèlement à celle-ci, pour une profondeur d'eau de 90 mètres ( conditions répondant yrosso

modo à celles du cap Saint- Alban). La déviation cherchée

serait, dans ce cas, égale à 0",05. D'autre part, d'après M. Darwin, la flexion même du sol serait, toutes choses égales d'ailleurs, proportionnelle à la déviation de la verticale produite par l'attraction de la masse d'eau, et atteindrait quatre fois cette déviation, en admettant pour les couches supérieures de l'écorce une rigidité un peu plus grande seulement que celle du verre.

L'amplitude du déplacement angulaire apparent du fil

de notre planète. Il est malheureusement à craindre que de pareilles recherches ne soient rendues impossibles par l'apparition d'importantes déviations anormales dues à des causes

a

plomb serait ainsi, au total, de 0"25. En mesurant directement cette déviation, et en comparanl

IV.

Expériences sur les dilatations et contractions du sol dues à l'influence de la chaleur et de l'humidité.

MM. Darwin citent une curieuse expérience sur les dilatations ,et contractions du sol dues à l'influence de la chaleur et de l'humidité.

On se servait, pour cette détermination, de deux pieux, l'un en acier, l'autre en bronze, enfoncés côte à côte jusqu'à refus dans le sol, à une profondeur de près de 3 mètres et constituant ainsi une sorte de thermomètre bimétallique. La tête de ces pieux passait librement au centre d'une meule en pierre reposant directement sur le sol. On mesurait, à des intervalles plus ou moins éloignés, les différences de niveau existant, d'une part, entre les tètes des deux pieux et, de l'autre, entre celles-ci et la face supérieure dee

la pierre. On tirait, de la première donnée, la dilatation des pieux et l'on obtenait, par différence avec la seconde, le soulèvement ou l'affaissement de la pierre et par conséquent du sol. On a constaté ainsi des dilatations et des contractions de la couche superficielle, atteignant jusqu'à 8 millimètres dans une période de quelques mois. Ce résultat prouve combien la surface même du sol constitue

ane base peu stable pour des expériences aussi délicates que celles relatives à la mesure des déviations de la verticale.