Annales des Mines (1885, série 8, volume 8) [Image 72]

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ÉTUDE SUR LE TERRAIN GLACIAIRE

DES PYRÉNÉES-ORIENTALES.

pinion de M. Garrigou relative aux glaciers des PyrénéesOrientales.

terrains détritiques du pliocène marin occuper les mêmes niveaux à peu de distance l'un de l'autre. On peut donc nier, avec certitude, l'existence d'une pé-

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M. Garrigou a étudié les glaciers des Pyrénées après M. Martins ; il a notamment reconnu les traces des anciens glaciers dans la vallée de l'Ariège, puis dans celles

du Tech et de la Têt (*), mais la plupart de ses descriptions sont extrêmement écourtées et se bornent généralement à des affirmations auprès desquelles il n'a pas placé la preuve. Nous nous bornerons, par conséquent, à citer son opinion pour mémoire, à titre de confirmation de la nôtre, et pour n'omettre aucun des géologues qui se sont occupés de cette question. M. Garrigou, affirme, d'autre part, qu'il a existé dans les Pyrénées-Orientales deux périodes glaciaires, dont l'une antérieure à celles reconnues jusqu'ici. Il en veut pour preuve la différence considérable entre l'altitude de deux séries de dépôts qui existent dans la vallée de l'Ariège. Comme il n'est pas, à cette occasion, parlé du département des Pyrénées-Orientales, nous ne savons pas si, dans l'opinion du savant médecin, il doit en être entendu de même pour ce qui concerne les vallées de la Têt

riode glaciaire antérieure au pliocène ; bien plus, il ne peut y en avoir eu qu'après le dépôt du pliocène supérieur, dont on voit un si beau développement en Cerdagne (*). Si donc il avait existé deux périodes glaciaires, elles ne pourraient qu'avoir été très rapprochées l'une de l'autre.

D'autre part, les dépôts glaciaires sont actuellement continus et remarquablement alignés ; au point que l'hypothèse de deux périodes glaciaires entraînerait celle que

les glaciers de l'une et de l'autre auraient exactement occupé le même emplacement. On peut aisément, croyons-

nous, faire l'économie d'une pareille hypothèse, qui est au moins inutile. Lorsqu'on examine d'ailleurs l'immense masse morainique qui s'étend de la vallée de Taurinya à celle de Vinça, et qui a été peu diminuée depuis l'époque où

elle a été déposée par les glaciers, on reconnaît facilement qu'elle est due à l'apparition d'un phénomène uni-

que qui a agi d'une façon continue pendant toute sa durée.

ou du Tech.

Quoiqu'il en soit, la question mérite d'être examinée. Il est d'abord un fait certain, c'est qu'on ne trouve, en aucune partie du département, le terrain pliocène recouvrant les moraines. En Cerdagne, il est naturellement recouvert par elles,

Pyrénées-Orientales, un seul fait qui milite en faveur de l'hypothèse de deux périodes glaciaires distinctes. Nous avons peu insisté sur la composition minéralogique des moraines des Pyrénées-Orientales. L'examen le

notamment au débouché de la vallée de Carol, ainsi qu'on l'a vu. Dans le Confiant et le Roussillon, le pliocène s'appuie

plus attentif ne permet d'y trouver que du granite, du gneiss, du micaschiste, du schiste argileux, du minerai de fer, ou les débris arénacés de ces roches. On n'y ren-

sur le granite, le terrain de transition ou le terrain se-

En résumé, il n'existe pas, dans le département des

condaire et, en aval de Vinça, on voit les moraines et les (*) Soc. géol., année 1867-68.

(*) 11 est menu très étonnant que ce fait important ait été méconnu jusqu'ici.