Annales des Mines (1885, série 8, volume 8) [Image 24]

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THÉORIE CELLULAIRE

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ment, en coupe, les prismes normaux à la surface et, à leur suite, les polyèdres dont le savant ingénieur russe a donné la description. Les fig. 2 et 3 (Pl. I) montrent, avec un grossissement

de 18 D, la texture du lingot vers les bords et vers le centre.

On y remarque, dans l'intérieur de;s polygones, un chevelu de traînées brillantes parallèles formant, dans une même région, un ou plusieurs systèmes arrêtés par le réseau polygonal ce sont des coupes d'accroissements dendritiques indépendants qui se sont mutuelle:

ment limités par des surfaces grossièrement planes. Cette organisation est bien celle que Tchernoff avait indiquée et par laquelle il avait rendu compte de la structure prismatique de la surface des lingots.

Nos attaques apportent donc à ces conclusions une confirmation entière. Mais elles y ajoutent aussi une donnée nouvelle sur la manière dont se limitent les agglomérations juxtaposées. Les surfaces de contact ne contenaient pas de carbure

de fer, puisque l'acide azotique les dissout sans résidu dans les lames minces et les accuse, dans les attaques superficielles, par des lignes métalliques ; elles représentent des couches de cellules simples dépourvues d'enveloppe et réduites à un noyau dont les facettes polygonales se distinguent nettement au microscope, sous un grossissement un peu fort. Mais ces surfaces de contact sont aussi, au point de vue de la résistance aux efforts mécaniques, des surfaces de faiblesse : c'est suivant elles que se produisent les criques et les ruptures des lingots. Ainsi, le réseau de moindre cohésion est aussi un réseau de carburation minima. Indépendamment de leurs formes et de leurs dimen-

sions absolues, les prismes et les polyèdres que nous

DES PROPRIÉTÉS DE L'ACIER.

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venons d'étudier sont toujours des conglomérats de cellules simples ; nous proposons de les appeler cellules composées.

Leur caractère le plus frappant étant la rareté du carbure de fer dans leurs faces de contact, on pourrait les définir et les distinguer en même temps des cellules simples en disant : Les cellules composées n'ont pas d'enveloppe. »

Cependant cette définition serait un peu absolue. Ce qui constitue en réalité l'individualité d'une cellule composée, ce qui la différencie de ses voisines, c'est d'être un système dendritique unique ; si elle contenait plusieurs systèmes d'axes, ce ne serait plus une unité simple. Or la fig. 2 montre clairement qu'une cellule composée sans enveloppe comprend généralement plusieurs systèmes dendritiques différents dont la limite est dessinée par l'orientation des alignements moléculaires, sans qu'il y ait départ de ciment; ce départ exige en effet, comme nous l'expliquerons plus loin, (III, D) certaines conditions spéciales : orientation des joints par 'rapport aux faces

du lingot, pression mécanique, rareté relative du ciment; et ces conditions ne sont ni toujours ni partout réalisées. Il faudrait donc distinguer des cellules composées de deux espèces et dire Les cellules simples se composent en dendrites qui se limitent mutuellement et que nous appelons cellules composées de ler ordre. Celles-ci, à leur tour, peuvent, dans des conditions déterminées, former des agglomérations complexes dépourvues d'enveloppe et que nous appelons cellules composées de 2e ordre. Mais ces dernières ont seules une importance pratique

puisque leurs surfaces forment dans l'acier un réseau doué de propriétés spéciales : c'est elles que nous enten-