Annales des Mines (1885, série 8, volume 7) [Image 254]

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EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE VERTICALE

Il n'y avait pas de revêtement réfractaire ; les murettes verticales et le bourrelet couvrant irrégulièrement la rivure basse du coup de feu ne constituaient en aucune façon une protection des tôles en face des rampants. Les rampants arrivaient presque normalement à la paroi de la chaudière. Les tôles étaient cintrées en travers. Les Lclouures étaient à simple rangée, et de plus extrêmement défectueuses.

AUX FORGES D'EURVILLE (HAUTE-MARNE)

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fallu affamer les tôles pour arriver à placer les rivets. L'alimentation était intermittente et se faisait par tranches d'environ 0m,30 de hauteur ; la nuit de l'accident, cette alimentation se faisait à l'eau froide, et de plus, par suite des fuites, la presque totalité des moyens

alimentaires de l'usine avaient été concentrés sur la chaudière n° 4.

Enfin, sur les chaudières du puddlage, il n'y avait d'appareils de retenue automatiques, ni sur la conduite d'alimentation, ni sur la conduite de vapeur. En ce qui concerne le clapet de retenue sur la conduite alimentaire, appareil obligatoire, l'absence de cet organe n'a pas, en fait, aggravé l'accident, parce que, par une fort bonne mesure d'ordre général, le service d'alimentation était réglé de telle sorte qu'il n'y avait jamais qu'un seul

branchement ouvert. En ce qui concerne l'organe de fermeture automatique de la conduite de vapeur, organe simplement recommandé par l'Administration, il n'en existait sur aucune des chaudières ; au moment de l'accident, le contremaître Vidrine fit tout ce qu'il était humainement possible de faire pour atténuer les conséquences de cette lacune, c'est-à-dire qu'il ferma promptement tous les robinets d'arrêt de vapeur. Néanmoins, pendant le court espace de temps nécessité par cette manoeuvre, il s'écoula dans la halle une quantité de va-

peur que M. l'ingénieur en chef Moissenet évalue à 3.500 kilogrammes, ce qui, ajouté à la vapeur dégagée par les 14 mètres cubes d'eau chaude qui se trouvaient dans la chaudière n° 4 au moment de l'explosion, correspond à un volume de 9.000 à 10.000 mètres cubes de vapeur saturée à 100°. Les croquis ci-dessus, obtenus par estampage di-

rect d'une coupe polie de la rivure, montrent que les trous ne se correspondaient pas , et qu'il avait

En ce qui concerne les précautions relatives aux

clouures (C), elles avaient été fort négligées. Dans toute la chaudière les clouures étaient à simple rangée de rivets ; dans la virole du coup de feu, celle qui a cédé, les rivets