Annales des Mines (1885, série 8, volume 7) [Image 216]

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GISEMENTS DE PHOSPHATE DE CHAEX

DU CENTRE DE LA FRANCE.

fuscus) : il y a été trouvé 25,5 p. 100 d'acide phosphorique.

Ce gisement phosphaté, étant intercalé, dans une série

par de nombreux ruisseaux ; l'alternance dés couches perméables et imperméables a donné naissance à des

de bancs calcaires, n'est évidemment pas susceptible d'exploitation dans le département des Deux-Sèvres néanmoins, les débris de la couche, provenant de l'exploitation des carrières, pourraient recevoir une utilisa-

nappes aquifères , qui entretiennent dans le pays une verdure continuelle. La végétation forestière s'y développe admirablement et les champs sont partout entrecoupés de haies et de beaux arbres.

tion locale : leur pouvoir fertilisant a, d'ailleurs, été déjà remarqué par les jardiniers de Niort, qui en recommandent l'emploi dans certaines circonstances. L'existence de l'acide phosphorique, à ce niveau, confirme les observations que nous avons déjà faites sur la corrélation assez intime, qui existe entre les dépôts phosphatés et ceux d'oolithes ferrugineuses.

Grâce à ce relief accidenté, l'étude de la succession des assises est singulièrement facilitée ; nous citerons, Comme particulièrement favorables aux observations, les divers sentiers qui descendent de Sancerre vers le nord le casse-cou, le chemin de la Dame-Blanche, etc. ; les bords de la Loire, aux environs de Tracy, ou de Cosne à Neuvy ou de Saint-Satur à Bannay ; la route de Sancerre à Aubigny, entre Menetou-Ratel et Vailly, la route de

PÉRIODE CRÉTACÉE.

Les assises crétacées constituent, dans le nord du département du Cher, entre la plaine calcaire du Berry et la plaine argile-sableuse de la Sologne, une région fertile et accidentée, qui s'étend du sud-ouest au nordest, entre -Vierzon et Sancerre : la partie orientale est désignée plus spécialement sous le nom de Sancerrois.

Ce dernier pays est le plus élevé de toute la France occidentale : limité, comme nous venons de le dire, d'un

côté par la plaine calcaire dont là cote moyenne varie de 180 à 200 mètres, et de l'autre par la Sologne dont l'altitude est encore bien moindre (170 mètres au maximum), il s'élève à la cote 434 à la Motte-d'Humbligny et présente une série de mamelons dont les hauteurs varient de 350 à 370 mètres. Les assises crétacées, composées de marnes, de grès, de sables et d'argiles, se sont laissés facilement entamer par les courants diluviens ; elles ont été découpées en une série de collines, aux contours arrondis, séparées

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Boucard à Menetou-Ratel et an signal de Menetou, etc. Ces facilités d'observations ont depuis longtemps attiré l'attention, et, en 1777, bien avant que les principes de la science géologique fussent établis, un historien de la ville de Sancerre (*) écrivait : « En considérant les montagnes et les tertres de Sancerre, j'ai remarqué que les terres y sont, en bien des endroits, rangées selon leur gravité respective, et, que les couches de deux montagnes, séparées par de longs vallons, sont ordinairement parallèles et de même espèce : j'ai trouvé aussi des coquillages

pétrifié. dans le sein des rochers, mais plus rarement qu'en d'autres pays ; des pierres formées d'un assemblage de petites coquilles, des cornes d'Ammon, des échinites, surtout dans les vallées du village d'Assigny.

Les premières assises du système crétacé, reposent sur le calcaire portlandien ; elles sont formées, sur une épaisseur de quelques mètres, par un calcaire marneux jaunâtre rempli d'oolithes ferrugineuses et très fossili(*) Histoire de la ville de Sancerre, par M. Poupard, curé de la même ville. Paris, 4717.