Annales des Mines (1885, série 8, volume 7) [Image 55]

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ANALYSES DES EAUX MINÉRALES FRANÇAISES

EXÉCUTÉES AU BUREAU D'ESSAI DE L'ÉCOLE DES MINES. 81

ce double motif, la Commission des Annales des mines a

L'examen des eaux minérales, comme celui de tous les autres échantillons soumis au Bureau d'essai, a toujours lieu dans le laboratoire même de l'École des mines. Les

jugé qu'il y avait lieu de réunir ici la série complète des analyses faites depuis la création du Bureau d'essai jus-: qu'au 31 décembre 1884, de manière à pouvoir, dans la suite, tenir cette publication au courant par des additions faites à des intervalles suffisamment rapprochés. On nous permettra de faire précéder les tableaux d'analyses d'un court préambule historique et de quelques observations sur le mode de représentation des résultats d'analyses, qui a subi, avec le temps, un certain nombre de modifications successives.

Le Bureau d'essai pour l'analyse des substances miné-

rales fut institué à l'École des mines à la fin de l'année 1845. Les analyses d'eaux minérales y furent assez rares pendant quelque temps. Elles se sont multipliées plus tard, et celles que nous publions aujourd'hui s'élèvent au nombre de 255. Nous avons eu soin, pour cha-

cune d'elles, d'indiquer la date à laquelle elle a été effectuée, et, afin que l'on puisse rendre justice à tous

les savants qui ont collaboré à ces analyses, nous allons faire connaître, avec leurs noms , le temps pendant

lequel ils ont exercé leurs fonctions au Bureau d'essai. E. Bivot en a été le directeur depuis 1845 jusqu'en 1868; il a eu pour successeurs, d'abord L. 11Ioissenet, de 1869 à 1876, et ensuite A. Carnot, depuis 1877. Les chimistes du Bureau d'essai ont été pendant le même temps et dans l'ordre chronologique Is. Pierre (1846), Chancel (1847), Daquin (1848-1862), Bouquet (1852-1853), Gorjell et Droz (1854-1855), Demanet (1856-1859), Delvaux (1856-1872), Le Baigne (1859),

Rigola (1860-1864), enfin Bioult (1856-1884) et Brunet (1860-1884), ces deux derniers exerçant encore aujourd'hui leurs fonctions.

résultats obtenus se rapportent donc à la composition des eaux transportées; ils peuvent, par conséquent, ne pas répondre toujours à la composition des eaux prises à la source même. Pendant la mise en bouteilles et le transport, il peut, en effet, se produire des pertes de gaz et des altérations plus ou moins importantes, sous l'influence de l'air, de la lumière, etc., en sorte que, souvent, la composition peut être modifiée d'une façon sensible entre la source et le laboratoire.

L'altération est surtout notable pour les eaux,sulfureuses; aussi le Bureau d'essai n'accepte-t-il de semblables eaux qu'avec beaucoup de réserve et sur la demande expresse des médecins ou des propriétaires intéressés. Quant aux eaux alcalines et aux eaux ferrugineuses, elles sont aussi susceptibles d'altération, par suite de perte d'acide carbonique et de suroxydation à l'air; mais elles peuvent cependant, beaucoup mieux que les précédentes, être conservées intactes dans des bouteilles bouchées avec soin. Les eaux salines se maintiennent mieux encore et, pour elles, la composition trouvée au laboratoire ne doit pas différer sensiblement de celle qu'on observerait à la source.

L'évaporation à sec d'un litre d'eau, suivie d'un gril-

lage à température très modérée, fournit un résidu, que, par abréviation, on appelle résidu fixe. Nous avons eu soin de le faire figurer dans presque toutes nos analyses. On remarquera qu'il ne doit jamais être égal à la somme des éléments dosés par litre; car il ne comprend, ni l'acide carbonique existant en dehors des carbonates

neutres, ni les matières organiques, ni l'eau des sels formés par les hydracides avec les bases; certains sels Tome VII, 1884.

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