Annales des Mines (1884, série 8, volume 6) [Image 210]

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SUR M. BROSSARD DE CORBIGNY.

NOTICE NÉCROLOGIQUE

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à se mettre au courant de toutes les questions relatives à

l'exploitation des grandes ardoisières, des mines de

NOTICE NÉCR LO GIQUE SUR

M. BROSSARD DE CORBIGNY INGÉNIEUR EN CHEF DES MMES

Par M. E. LORIEUX, ingénieur en chef des mines.

houille profondes et irrégulières de Maine-et-Loire, de la Vendée et des Deux-Sèvres. Pour les mesures concernant

la sécurité des ouvriers, il faisait preuve, vis-à-vis des exploitants, d'un tact judicieux et d'une réelle compétence.

Durant toute sa carrière d'ingénieur ordinaire, il a professé avec distinction un cours de chimie à l'école instituée par la ville d'Angers, pour préparer les jeunes gens à l'en seignement supérieur. Un auditoire nombreux et assidu se pr es sait pour entendre sa parole, toujours claire et facile. Il fut décoré au mois d'août 1870, à la suite d'un sau-

Une mort imprévue vient d'enlever au Corps des mines, dans la force de l'âge, un ingénieur qui, pendant vingtcinq années, l'a dignement représenté dans les départements de l'Ouest. Nos relations communes avec l'Anjou

m'ont permis d'apprécier le mérite distingué de notre regretté camarade, et je remplis une mission sympathique en rendant un dernier hommage à sa mémoire. Maxime-Eugène Brossard de Corbigny est né à Orléans,

le 29 mars 1837. Son père, conseiller à la Cour d'appel de cette ville, y a laissé les plus honorables souvenirs. Sa mère, qui vit encore, était fille d'un préfet du premier Empire. Elle a élevé cinq fils, un contre-amiral, un conservateur des forêts, un ingénieur des mines et deux capitaines de frégate. La noble femme, aujourd'hui si éprouvée, a le droit d'être fière !

Notre camarade entrait à 17 ans à l'École polytechnique; il en avait 22 à peine quand il débutait dans le sous-arrondissement minéralogique d'Angers. Avec son activité naturelle et sa vive intelligence, il ne tardait pas

vetage qu'il avait dirigé ave c autant d'habileté que d'énergie. En 1873, les services du professeur étaient récompensés, à leur tour, par les palmes do ff cier d'Académie. Lors de la guerre, il appliqua son intelligente initiative aux travaux de la défense nationale, et contribua n otamment à l'installation d'une capsulerie. Nommé ingénieur en chef en 1879, il était depuis lors

-chargé du contrôle de la partie la plus importante des chemins de fer de l'État. Il y a maintes fois fait preuve, dans des circonstances délicates, d'un excellent jugement et de connaissances techniques approfondies.

En 1862, il était entré dans une des familles les plus honorables d'Angers, par son mariage avec la seconde fille d'un conseiller à la Cour d'appel, nièce, par sa mère, du premier président à la même Cour.

Dans la société, son esprit naturel et son instruction variée le faisaient rechercher pour l'attrait de sa conversation. Aimé, considéré, entouré d'une famille charmante, il semblait avoir devant lui un long et heureux avenir.

Le 22 septembre, il part avec sa femme et ses deux