Annales des Mines (1883, série 8, volume 4) [Image 19]

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ET SUR UN GRAND TRAVAIL A Y EXÉCUTER. 12

ÉTUDES SUR LE BASSIN DE FUVEAU

nom de valdonnien lui est attribué par M. Matheron (*) , en ayant soin de remarquer qu'il n'attache à ce nom, ainsi qu'à ceux de fuvélien et de vitrollien qu'il adopte également pour d'autres groupes plus élevés, aucun caractère de généralité

doctrinale, ces noms n'ayant d'autre objet que de faciliter le discours. Par-dessus ces strates un paquet de couches essentiellement calcaires, bien qu'elles admettent des intercalations marneuses et argileuses, est proprement dit le groupe à lignite ou fuvélien. C'est lui qui renferme en son sein les bancs de combustibles exploités activement dans le bassin des Bouches-du-Rhône, et aussi ceux de calcaires argileux fournissant le ciment si connu sous le nom de ciment de la Valentine. L'épaisseur totale de ce groupe dépasse 2oo mètres en y comprenant des bancs de calcaires sur-, montant la dernière couche de lignite à peu près inexploitable, dite couche de Fuveau ou de Gréasque, du nom des deux villages qu'avoisine son affleurement. Paléontologiquement ils sont caractérisés par une profusion de fossiles que M. Matheron a en partie décrits, il y a bien longtemps, et au

milieu desquels on distingue des cyrènes striées formant des bancs entiers que les mineurs désignent sous le nom de clovisseux. Des mélanies , des unios et des débris de carapaces de tortues s'y joignent et donnent à cette faune l'aspect le plus tranché. Au-dessus, toujours en concordance, mais avec un facies pétrographique et fossilifère absolument différent, se développent des couches d'abord marneuses bleuâtres auxquelles se mêleront peu à peu pour devenir prépondérants des bancs de grès et d'argiles. C'est la région des physes et des cyclostomes. Les bancs de grès son t parfois assez

durs et assez fins pour servir de meules ; un banc de charbon

(couche de Bidaou) et des bancs de pisolithes, à peu de distance au-dessus de lui, achèvent de donner à ce paquet une physionomie bien reconnaissable. Tout ce système se

trouve couronné par un banc épais et solide de couleur blanche ou gris clair contenant des graines de Chara, et qu'on désigne sous le nom de calcaire de la fabrique de soude, à cause d'un établissement industriel dont les ruines

se voient à l'ouest de la route d'Aix, et reposent sur ce couronnement. On peut attribuer à ce nouveau groupe une épaisseur de 55o mètres et lui donner les noms de groupe des Physes, de la Bégude, de Bidaou. Pour entrer dans la voie ouverte par M. Matheron et avec les mêmes restrictions, .on ne verrait aucun inconvénient à le qualifier de Bégudien. Sur lui s'appuie un nouveau massif argileux ou gréseux dans sa partie inférieure, calcaire en assises puissantes audessus. Les argiles grises, roses, bigarrées sont remarquables par les restes de reptiles décrits par M. Matheron (*) ; les calcaires, par la présence d'une coquille terrestre voisine des Helix (Lychnus) et que le même savant a fait connaître pour la première fois dans son catalogue des corps organisés

fossiles des Bouches-du-Rhône. A ce genre remarquable sont associés des cyclostomes, des bulimes, des bithynies et des mélanies, notamment la Melania armata, et enfin des Paludines, particulièrement la Paludina Beaumontiana. C'est le groupe dit de Rognac, le Rognacien pourrait-on dire. Comme fait intéressant à noter il faut citer la présence au sein de la partie calcaire de ce groupe de quelques bancs marneux et de trois petites veines de charbon, qu'on a tenté de mettre en valeur dans les environs de Châteauneuf-le-Rouge. L'ensemble des argiles et de la masse solide

qui les surmonte ne mesure pas moins de 35o mètres d'épaisseur, dont 27o à 280 mètres pour les argiles.

(*) Recherches paléontologiques dans le midi de la France, (En cours de publication.)

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(*) Mémoires de l'Académie de Marseille, 1869.