Annales des Mines (1883, série 8, volume 3) [Image 233]

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mois, le personnel, pour l'ensemble de tous les travaux, approchage des minerais, fonte crue, refonte au cubilot, opération Bessemer, coulée et manutentions diverses, ne dépasse pas 70 hommes; ce qui correspond à environ 20 journées par tonne de cuivre produit. Dans un atelier plus vaste, mieux outillé, produisant plus, ce chiffre diminuerait notablement. Car il faut remarquer qu'actuellement à Eguilles la plupart des manoeuvres se font à bras (montée des minerais et mattes, mouvement des appareils, décrassage, etc.). Les frais de préparation de la tonne de cuivre affiné ne dépassent pas, à Eguilles, i6o à io fr., malgré l'élévation des frais généraux et du prix du coke qui revient à 55 fr.; en Angleterre, avec un combustible à moins de moitié prix, les frais de traitement sont estimés entre 520 et 55o fr. Si donc on se trouvait dans les mêmes conditions pour les prix des combustibles, les frais de transformation par l'affinage Bessemer ne seraient que le tiers des frais par les méthodes anciennes. Dans les pays où l'on peut avoir recours à la force

hydraulique, on trouverait dans l'emploi des moteurs

naturels une nouvelle source d'économie.

En résumé, on le voit, la métallurgie du cuivre se

trouve simplifiée et rendue plus économique. Au lieu de six, huit, dix opérations coûteuses, tour à tour oxydantes et réductives, faites au réverbère pour éliminer successivement le soufre, le fer et les autres éléments, le traitement se compose, dans la nouvelle méthode, uniquement d'une première fonte pour mattes, à laquelle succède di. rectement le travail du convertisseur qui donne un métal plus pur que le cuivre brut ordinaire. Ainsi donc le travail est finalement réduit de six ou huit opérations à trois. Je ne veux pas dire que le procédé Bessemer modifiera la métallurgie du cuivre d'une façon aussi radicale que

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celle du fer ; mais on peut, en tous cas, prédire à la méthode nouvelle un fort bel avenir. La main-d'oeuvre et la consommation de houille sont réduits dans une proportion telle que la plupart des usines trouveront avantage à l'adoption de cette méthode.

En France surtout, où la houille est chère, ce procéd permettra d'utiliser les minerais jusqu'à présent inexploités.