Annales des Mines (1883, série 8, volume 3) [Image 231]

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456 TRAITEMENT DU CUIVRE DANS L'APPAREIL BESSEMER.

avec des débris de fonderie et des cuivres de cément. Suivant la nature chimique et l'état physique des minerais, on les fond dans des demi-hauts fourneaux de 5 mètres de hauteur, ou dans des fours à manche ne dépassant pas 2",5o de hauteur. La variabilité extrême des minerais est une des grandes difficultés de la marche actuelle ; car d'un jour à l'autre on

est amené à produire, soit des mattes pauvres à

20 OU

25 p. moo de cuivre, soit des mattes riches à 45 et même 5o p. ioo. L'allure de l'opération Bessemer, ses phases successives, sont très variables suivant la richesse et la composition de la matte chargée. Quand, par un approvisionnement régulier en minerais,

l'usine pourra produire des maties à une teneur en cuivre toujours la même, la fabrication deviendra des plus simples. Comme l'indiquent les dessins ci-joints (Pl. XVI, Ag. 12

à 14) les cornues, dont on se sert à Eguilles , ,

ont

im,4o de diamètre intérieur et 2 mètres de hauteur totale. C'est un cylindre terminé par deux calottes sphériques

l'une pleine qui sert de réservoir pour le cuivre fondu, placé ainsi au-dessous du niveau des tuyères ; l'autre percée d'un orifice muni d'un bec recourbé. A la base de la partie cylindrique, à environ 3o centimètres au-dessus du fond, se trouve la couronne à vent

TRAITEMENT DU CUIVRE DANS L'APPAREIL BESSEMER.

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l'opération commence comme dans une usine à acier. La température s'élève rapidement ; des vapeurs, sulfureuses blanches, épaisses, se dégagent dans une gaine qui est

en relation avec une grande cheminée de 5o mètres de hauteur. Après 15 à 20 minutes de soufflage, durée variable d'ailleurs d'après la richesse de la matte , les fumées s'éclaircissent. Si ce sont des mattes pauvres, il faut couler rapidement, sans cela une réaction tumultueuse se produit, et les projections deviennent subitement considérables. Avec les mattes riches, l'opération se termine sans diffi-

culté et on obtient du cuivre à 98 ou 99 p. ioo et des scories à 3 et 5 p. 100, qui sont repassées au four à

cuve.

Dans le même appareil on ne pouvait à l'origine faire que to à 12 opérations au maximum ; et souvent même après 7 ou 8 opérations la garniture était complètement corrodée. Actuellement avec les mêmes mattes on est arrivé à faire

régulièrement 15 à 16 et souvent 18 opérations. Le tout est d'empêcher les scories très ferrugineuses d'attaquer

de diamètre percés dans des briques de 20 centimètres de

trop fortement les parois. Comme pour la fabrication de l'acier par le procédé basique, le principe était connu; mais il fallait arriver par des détails, souvent d'apparence très secondaire, à préparer économiquement une garniture solide et à la préserver le mieux possible contre une détérioration rapide. L'expérience journalière amène encore des changements de détail dans la conduite de l'opération ; mais les dispositions

longueur. La marche de l'opération diffère peu de la marche d'une opération pour fonte de fer. La cornue, chauffée au rouge, reçoit une charge de

ment pratiques.

circulaire, munie de 18 orifices pour l'air (Pl. XVI, fig. 14).

L'appareil est garni intérieurement d'un pisé formé de terre de Bollène amaigrie par du sable siliceux de Mornas.

Le vent pénètre par 18 petits orifices de

i centimètre

1.000 kilogrammes de matte fondue; on donne le vent, sous une pression de 25 à 3o centimètres de mercure, et

principales de l'atelier et de l'appareil n'ont subi depuis dix-huit mois aucune modification. On peut donc affirmer que le procédé marche dans des conditions industrielleOn ne se contente pas, à l'usine d'Eguilles, de traiter des mattes pures; on traite aussi des mattes plus ou moins arsenicales, antimoniales, plombeuses, zincifères, stanni-