Annales des Mines (1882, série 8, volume 2) [Image 25]

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P. G. F. LE PLA. 22

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NOTICE BIOGRAPHIQUE.

fers à acier dans le nord de l'Europe, et traitant des questions soulevées depuis un siècle et demi par l'emploi de ces fers dans les aciéries françaises. En 18118, Le Play réunit dans un même volume les articles qu'il venait de donner aux Annales (5e série, tome XIII), sous le titre: « Description des procédés métallurgiques employés dans le pays de Galles pour la fabrication du cuivre, et recherches sur l'état actuel et sur l'avenir probable de la production et du commerce de ce métal. » L'auteur indique au S I er les conditions économiques dans lesquelles

se trouvent placées les fonderies galloises. Il signale dans le 5 2 les caractères distinctifs du traitement propre à ces fonderies et la classification établie par les fondeurs dans les nombreuses sortes de minerais apportés de tous les points du globe. Les 5 5 à 12 ont spécialement pour objet la pratique et la théorie des dix manipulations principales de la méthode galloise. Il développe dans le 5i3 les moyens de donner à la description des phénomènes métallurgiques

la précision, qui est la condition essentielle du progrès dans toutes les sciences, et qui a jusqu'à ce jour manqué à la métallurgie. Comme application de ces principes, il groupe les diverses réactions du traitement gallois dans une série de tableaux, où l'on trouve la proportion relative et la composition élémentaire de toutes les matières intervenant dans chacune des dix opérations et de tous les pro-

duits fournis par ces dernières. Dans le 5 d, il indique avec détail les frais de toute nature auxquels donne lieu le traitement d'une tonne de minerai, seul critérium de la valeur scientifique et industrielle d'un procédé métallurgique. Dans le 5 15, il résume les observations qu'il a recueillies, dans une période de quinze années, sur la production, le commerce et la consommation du cuivre, apprécie l'influence exercée depuis un siècle et spécialement depuis vingt ans par les fonderies de la Grande-Bretagne, expose les conséquences résultant, pour les consommateurs euro-

péens, du régime restrictif récemment établi dans ce pays, et, jetant un coup d'oeil sur l'avenir, insiste sur les motifs

qui doivent pousser l'industrie française à extraire ellemême une partie du cuivre qui lui est nécessaire des mine-

rais étrangers traités jusqu'alors exclusivement dans la Grande-Bretagne. Enfin, dans un intéressant appendice, il décrit des méthodes nouvelles de dosage rapide qui, de 18112 à 18b,8, lui ont permis, sans interrompre ses autres travaux, de faire plus de sept cents essais sur les scories et les produits cuivreux des principales usines de l'Europe. Le volume consacré par Le Play aux usines à cuivre du pays de Galles était, dans sa pensée, le spécimen d'un traité complet de métallurgie, pour lequel il avait rassemblé d'immenses matériaux et qui devait avoir pour titre : Art métallique au X/X° siècle, en imitation du De arte metallicâ d'Agricola. Cette entreprise n'a pas abouti. L'auteur suivit, hors du corps des mines, d'autres destinées. Mais, eût-il persévéré dans sa première carrière, je doute qu'il eût pu réaliser un projet formé sur un aussi vaste plan. Indépendamment des frais considérables qu'aurait entraînés l'impression du texte et la gravure des planches, une vie humaine n'aurait point suffi pour mener à terme une publication, où la description d'une seule méthode remplissait un volume de cinq cents pages. Le dernier mémoire que Le Play ait donné aux Annales se trouve dans le tome III de la 5° Série (1853). Il traite d'une méthode nouvelle employée pour la fabrication du

fer dans les forêts de la Carinthie, et des principes que doivent suivre les propriétaires de forêts et d'usines au bois pour soutenir la lutte engagée, dans l'occident de l'Europe, entre le bois et le charbon de terre. Nous voici parvenus à l'ère de ces grands tournois auxquels l'Angleterre et la France convoquèrent tour à tour, à Londres et à Paris, les industriels, les commerçants, les ar-