Annales des Mines (1882, série 8, volume 1) [Image 288]

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ET DES LAITIERS DES FONTES DE MOULAGE.

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DE LA COMPOSITION DES PAILLES DES GUEUSETS

j'ai trouvé que généralement ces pailles contiennent une quantité de silicium double de celle de la fonte. Au contraire la quantité de phosphore n'est souvent quel° 114 de la proportion contenue dans la fonte, ce qui est l'inverse des fontes d'affinage.

Nous devons toutefois ajouter que jusqu'à maintenant, nous avons moins étudié cette particularité des fontes de moulage, que les fontes d'affinage dont nous avons parlé précédemment. Généralement les fontes de moulage à peau rugueuse sont moins siliceuses et plus résistantes à la cassure que les fontes à peau lisse, une partie du silicium ayant été oxydée par les réactions que nous indiquerons plus loin. D'une part, ces mêmes fontes, refondues au cubilot, blanchissent plus facilement, et leur retrait est plus fort que celui des fontes à peau douce. La composition plus ou moins basique des laitiers ne paraît pas influencer l'aspect de la peau. Quand le gueulard est trop chaud, la peau des fontes de moulage est généralement rugueuse; or, on sait que l'échauffement du gueulard correspond presque toujours à une mauvaise allure (*). Toutefois ces peaux rugueuses peuvent aussi se produire avec un gueulard relativement froid. Elles résultent aussi des masses de minerai, incomplètement réduites, qui tombent dans le creuset. Ces minerais produisent alors l'affinage partiel de la fonte, et lui donnent à la surface un aspect inégal, d'apparence rugueuse.

Pour terminer ce chapitre, je dirai quelques mots d'une petite notice contenue dans le Bulletin de décembre de la Société chimique de Paris, où M. Deshayes rend compte, d'après les Mémoires de l'Iron and Steel Institute, des expériences faites par M. Snelus de Workington, dans le but (*) L'échauffement du gueulard provient de ce que les gaz suivent

les parois et non la colonne centrale.

L. G.

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de constater la répartition du carbone, du manganèse, du silicium, du soufre, du phosphore, dans les lingots d'acier. Les analyses qu'il donne prouvent la répartition inégale de ces éléments dans les lingots. Le silicium, le soufre, le

phosphore, le carbone, le manganèse, se concentrent dans les parties qui restent le plus longtemps fluides, le fer est en excès clans les parties solidifiées les premières. Les portions centrales du fond du lingot sont plus pures que les portions situées aux angles. Dans le haut, ce sont les parties centrales qui sont les plus impures. La résistance à la traction, l'allongement, la dureté, varient assez notablement entre le haut et le bas du lingot. Ces faits ont donc une certaine analogie avec la répartition des éléments impurs dans les fontes.

Nous allons donner la description de quelques variétés de laitiers, qui se produisent souvent dans la fabrication des fontes de moulage avec les minerais oolithiques.

Ces variétés de laitiers, dont nous allons parler, sont dues généralement à la même cause que les fontes à peau rugueuse dont il vient d'être question ; souvent même les deux effets se produisent en même temps.

On sait que les laitiers obtenus dans la fabrication de fontes de moulage noires sont en général blancs ou gris. Or, sans que rien ne paraisse changé à l'allure, il arrive parfois que les laitiers, tout en conservant à peu près la même composition chimique, changent complètement d'aspect.

Le laitier peut rester gris ou blanc à l'intérieur et devenir noir à la surface. Quelquefois, toute la masse du laitier est noire, quoiqu'il s'y trouve très peu de fer ; il ressemble alors complètement à un laitier basique d'affinage.