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MÉMOIRE SUR LA FORMATION
DE LA HOUILLE.
grisou est concordant à la houille daloïde en ce sens qu'il
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Les schistes charbonneux renferment parfois beau-
vapeurs mêlées à l'eau, en d'autant plus grande quantité que le charbon est plus grisouteux ou plus bitumineux. En perdant ses sucs la houille perd une partie de ses qualités; chacun sait qu'a l'air le produit agglomérant des houilles grasses diminue constamment, il en est de même du pouvoir éclairant des houilles à gaz ; sous ce rapport, les
coup de grisou ; des bancs de schiste noir non charbonneux
houilles de Rive- de-Gier, plus denses et plus dures, à égale
en portent en eux-mêmes, parfois autant qu'une couche de houille. Il n'y en a dans le grès que celui qui s'y est
teneur en cendres, que celles de Saint-Etienne, s'altèrent
n'y aurait de grisou que dans le charbon pourvu de fusain, qui le tiendrait condensé dans ses pores. Mais à Blanzy la houille qui renferme beaucoup de grisou ne contient pas
plus de fusain que l'autre.
infiltré. Il se dégage par place en si grande quantité, comme à la rencontre de la couche Chapelon et du travers-bancs de Monterrad (Malafolie) où il bouillonne avec la même ardeur depuis plus de dix ans, qu'il faut admettre qu'il est très con-
densé dans la houille. En Belgique, il y est emprisonné sous une pression qui peut atteindre 15 atmosphères, d'après ce que m'a dit M. Durant. Il se dégage alors violemment, il détone même et projette le charbon en fine pous-
sière sèche. Les données fabuleuses qu'a fournies l'accident de Frameries rendent vraisemblable la supposition faite par M. Arnould, que le grisou peut se trouver dans le charbon à un état liquide d'une excessive volatilité ; Ill. de Vaux a même été porté à croire qu'il y existe accidentellement à l'état solide, à raison de l'énorme accumulation de ce gaz dans certains espaces restreints. L'aspect microscopique de la houille transparente me ferait croire que le grisou est en quelque façon retenu, dissous par les carbures , ses congénères, dans la masse brune
qui forme le combustible, et non emprisonné dans ses pores, comme on le dit. Sève de la houille. -- On comprend maintenant pour-
quoi les houilles à grisou abandonnent avec ce gaz une partie de leurs principes gras ; on comprend, comme l'a
lentement, tandis que celles de Chaney, par exemple, sont réputées ne donner de bon coke que peu de temps après leur sortie de la mine.
On sait que par le lavage certaines houilles perdent une partie de leur pouvoir de carboniser ; la houille fine
de Villebuf donne non seulement une irisation, mais une mince nappe d'huile qui se tient à la surface de l'eau. Les schlamms du charbon de forge abandonnent rapidement tous leurs principes collants en se desséchant à l'air. Au broyeur Gai-r, la houille donne des odeurs de benzine et abandonne des produits bitumineux. Le sulfure
de carbone dissout quelques carbures peu fixes de la houille. Le charbon de la couche des grès noirs de Commentry, traité par l'éther, abandonne un peu d'huile. Hutton a remarqué dans du cannel-coal des cellules remplies d'une matière bitumineuse rougeâtre et volatile, s'en allant par la chaleur bien avant le moindre changement dans la houille.
Tout ce qui précède est dit pour établir que, dans la houille, il y a des vapeurs condensées de principes bitumineux avec ou sans grisou, ces vapeurs s'échappant d'elles-mêmes. Elles sont associées dans les houilles grasses
à d'autres carbures plus fixes qui distillent déjà à 5o° (*). La série doit se continuer par des carbures de plus en plus condensés et stables.
constaté M. Malherbe, que dans les parties vierges, le char-
bon sue parfois des produits bitumineux à l'état de
(*) De Marsilly, Annales des mines, 5 série, t. XII, p. 3117.