Annales des Mines (1882, série 8, volume 1) [Image 39]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

Go

LE RÔLE DES POUSSIÈRES DE HOUILLE

hies, quelle que soit leur grosseur. Ce résultat, qui a priori peut sembler peu vraisemblable, s'explique par ce fait que le courant d'air produit une certaine séparation mécanique et ne conserve en suspension que les poussières les plus fines. Des poussières fort différentes au moment où on les introduit dans l'appareil finissent par se ressembler beaucoup lorsqu'elles arrivent sur la flamme de la lampe. Les

parties les plus grosses se sont déposées sur le sol de la caisse, les plus fines seules ont été entraînées par le courant d'air. Le résultat, bien entendu, serait tout différent si au lieu de prendre des poussières tout venant on prenai! des poussières de grosseur uniforme préparées par un tamisage préalable. L'augmentation de la grosseur des grains produirait bientôt sans doute la non-inflammabilité de leur mélange avec l'air. S

influence de la vitesse du courant d'air. Nous avons reconnu que la vitesse du courant d'air dans

lequel les poussières étaient maintenues en suspension avait une influence notable sur leur degré d'inflammabilité. Des poussières de Blanzy recueillies sur les boisages ont cessé d'être inflammables, avec la lampeDavy ayant sa mèche montée, pour des vitesses inférieures à i mètre ou supérieures à 4 mètres. La cause de ces faits paraît être qu'aux vitesses faibles les poussières ont le temps de se déposer entre la trémie et la lampe et qu'il n'en reste plus assez en suspension ; aux grandes vitesses, les particules

de charbon traversent trop rapidement la flamme pour avoir le temps de s'y allumer.

6

DANS LES ACCIDENTS DE MINES.

s

Influence de la nature de la houille. Les expériences diverses faites en France et en Angleterre

ont montré d'une façon bien nette que certaines houilles donnent des poussières inflammables, d'autres au contraire des poussières non inflammables, et la plupart des auteurs admettent, mais sans donner aucun fait précis à l'appui, que

les poussières les plus inflammables sont celles provevenant des houilles les plus gazeuses. Nous avons fait quelques expériences pour vérifier cette hypothèse qui paraît en effet très vraisemblable. Nous avons employé soit l'appareil à courant d'air soit la caisse cubique. Nous nous sommes assurés préalablement que toutes les poussières inflammables dans l'un des appareils l'étaient dans l'autre et réciproquement. Nous avons trouvé en rangeant les houilles d'après leur degré approximatif d'inflammabilité croissante les résultats suivants Poussières non inflammables. Mat. volatiles.

Mine d'Anzin. Id. Id. Id.

19,5

Fosse Hérin id. très grisouteux. Hayeluy, non grisouteux

19 18

Poussières inflammables.

Mines de Commentry. Id. Mines de Blanzy Lignites de Bohême

Puits Forest Puits Ste-Aline .

. .

32 0/0 35 0/0 39 0/0 5o oio

Il résulte donc bien nettement de ces expériences que pour qu'une houille produise des poussières inflammables