Annales des Mines (1882, série 8, volume 1) [Image 12]

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É

DU RÔLE DES POUSSIÈRES DE HOUILLE

DANS LES ACCIDENTS DE MINES.

due du feu au moment de l'explosion, il n'est pas possible d'admettre que le grisou ait été le seul combustible lui ayant servi d'aliment ; la poussière de charbon soulevée par la violence du courant et de la flamme aura dû prendre feu et brûler si elle a rencontré dans l'air assez d'oxygène pour favoriser la combustion. » En France, une opinion analogue fut émise, en 1855, par M. du Souich , alors ingénieur en chef des mines de Saint-Étienne, à l'occasion de l'explosion du puits Charles, à Firminy : « On pouvait, dit-il dans son rap-

Depuis cette époque des travaux considérables se sont succédé rapidement en France et à l'étranger : MM. Hall et Clark (*) , Marrée° et Morison (") , Abel (***) , en Angleterre ont continué cette étude au point de vue expérimental; en France, M. Delafond a adressé à la commission du grisou un rapport important sur le rôle des poussières dans les accidents des mines de Saône-et-Loire (****). Il faut citer encore parmi les auteurs qui ont étudié cette question, MM. Jutier, Burat, de Reydellet, Poumayrac, Baretta, Petitjean. Le rôle des poussières dans les accidents est pourtant loin encore d'être complètement élucidé. A quelques faits certains sont venues se mêler de nombreuses hypothèses. Une discussion complète de cette question peut donc présenter quelque intérêt ; elle fera r un des principaux objets du présent mémoire, où nous consignerons les résultats des expériences faites par nous au nom de la Commission du grisou, et qui comprendra quatre chapitres :

port, recueillir en divers points sur les buttes une sorte de croûte composée d'un coke léger qui ne peut provenir que de la poussière de houille balayée dans les chantiers et sur le sol des galeries, et transportées au loin par le courant d'une extrême violence que produit l'explosion. Cette poussière se trouvant en partie enflammée peut continuer les effets du grisou en les portant plus loin. » Quelques années plus tard, en 1861, M. du Souich émettait encore un avis semblable à propos de l'accident du puits du Treuil, et il le répétait en 1867, à l'occasion de l'accident de Villars. Vers la même époque, M. Verpilleux (*) signalait de

son côté le rôle que les poussières devaient, suivant lui, jouer dans les explosions.

Ces idées restèrent longtemps sans écho, mais depuis quelques années, un revirement s'est produit et l'attention générale des ingénieurs est fixée aujourd'hui sur ce sujet. L'origine de ce mouvement remonte à une dizaine (Vannés ; le signal en a été donné par le rapport de M. Vital sur l'accident de Campagnac, et les expériences intéressantes qu'il entreprit à cette occasion (**) ; le rapport de MM. Desbief et Chansselle (***) et les mémoires de M. Galloway(****) . (*) Bulletin de la Soc. de l'ind. min., i" s. , t. IX, p. 465, 1864. (**) Ana. des mines, 7' s., t. VII, p. 18o, i8 75. (***) Bull. de la Soc. de l'ind. min., 2' S., t . IV, p. 205, 1875. (****) Proceed. of the Royal Soc. min, n° 168, Ann, des mines,

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Étude des phénomènes présentés par les Chapitre I. mélanges de poussières avec de l'air non chargé de grisou.

Mélanges de poussières avec de l'air g Chapitre II. tenant une quantité de grisou insuffisante pour former un mélange explosif.

Chapitre III.

Mélanges de poussières avec de l'air te-

7` s., t. XI, p. 229, 1878, et Bulletin de la Soc. de Pind. min., e` s.,

t. VI, 1877; même recueil, 2` s., t. VII, p. 617, 1878, et 2' S., t. IX, 1880, p. 157.

(*) Chesterfield and Derbyshire Institute of 7nining, civil mechanical Eng., avril 1878, et Bull. ind. min., 2' S., t. VII, 1878. Cl North of England Insiit., vol. XXVIII, part. II (1879) et Ann. des mines, 7* s., t. XV, p. 574 (1879). (***) Ann. des mines, 7' s., t. XX, p. I 881. (****) Pièces annexées aux procès-verbaux de la Commission du

grisou.