Annales des Mines (1881, série 7, volume 20) [Image 118]

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DE SEADAM ET DE PENYGRADS,

EXPLOSIONS SURVENUES DANS LES HOUILLÈRES

travaux de sauvetage et de rétablissement de la mine (*). A

Seaham était aéré par foyers ; Penygraig par ventilateur.

la suite des constatations et des observations très minutieuses qu'il lui a été ainsi donné de faire dans des conditions exceptionnellement favorables, M. W. Galloway a été amené

On exploitait à Seaham par la méthode des galeries et piliers en battant en retraite vers les voies maîtresses et les puits; à Penygraig, par le vrai long wall s'éloignant

à soutenir, dans une déposition fortement motivée, que la

des voies maîtresses.

catastrophe de Penygraig devait être attribuée presque

Seaham est dans un district considéré comme relativement peu grisouteux, où les accidents de grisou, surtout

exclusivement aux poussières charbonneuses.

D'autre part, Seaham et Penygraig représentent deux types de houillères anglaises essentiellement différents à tous égards. Seaham est une mine fort ancienne où les travaux se sont

étendus dans tous les sens à de très grandes distances, 111

Ir,

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autour des deux puits très rapprochés par lesquels" se fait l'exploitation. Penygraig est une mine ouverte depuis fort peu de temps, dont les deux puits sont situés à chacune des extrémités du champ d'exploitation. Seaham, comme nous l'avons déjà dit en reproduisant le rapport du professeur Abel, était une des mines les plus renommées dans ce bassin modèle du nord de l'Angleterre, pour sa ventilation, sa direction, sa surveillance et la discipline de ses ouvriers. Dans la longue et minutieuse enquête

faite devant le coroner, où tous les intérêts étaient forte-

ment représentés, il n'a pas été élevé le plus petit

grief

contre le personnel de la direction et de la surveillance ou contre celui des ouvriers. A Penygraig, au contraire, l'enquête a établi l'insuffisance notoire du personnel de la direction et de la surveillance ("). (*) M. -William Galloway habitait à cette époque à la de Dinas, dont il dirigeait l'exploitation, qui est limitrophe aveu celle de Penygraig. (**) Le manager responsable ou directeur titulaire était un neveu des propriétaires ; il a produit un certificat dont la validité a paru très suspecte. 11 était soi disant aidé par son père qui semblait en fait, sinon en droit, diriger au même titre que son fils. Ce père était un ancien praticien qui n'avait pas de certificat légal pour être manager et qui avait eu déjà, dans les houillères où il houillère

les grandes catastrophes, sont extrêmement rares et la houillère était loin de passer pour une des mines les plus grisouteuses de ce district. Le district dans lequel est situé Peny-

graig est un des plus dangereux de l'Angleterre et un de ceux où les catastrophes ont été les plus nombreuses et les plus importantes. Pour tous ces motifs il nous a paru qu'il y aurait un cer-

tain intérêt à faire connaître, avec quelques détails, en les rapprochant les unes des autres, les circonstances dans lesquelles ces deux accidents étaient arrivés et les discussions auxquelles ils ont donné lieu en Angleterre. Le rapprochement est de nature à suggérer certaines observations sur 'des pratiques qui, admises couramment dans l'aménagement et l'exploitation des houillères anglaises, ne cadrent nullement avec les principes généralement préconisés en Belgique et en France, pays où les conditions de gisement, et par suite d'exploitation, sont, il est vrai, assez différentes.

Les renseignements donnés clans notre travail sont tirés,

pour la majeure partie, des enquêtes des coroners et des rapports officiels qui ont été déposés au Parlement comme blue books » , fort volumineux, soit dit en passant. Nous les avons complétés par d'obligeantes communications qui nous ont été faites par M. Thomas Bell, inspecteur royal avaitpassé auparavant, deux explosions à la suite de l'une desquelles il avait été condamné comme homicide par imprudence. Trois des

quatre maîtres-mineurs et quatre des cinq chefs de poste ne savaient pas écrire.