Annales des Mines (1881, série 7, volume 20) [Image 117]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

206

EXPLOSIONS SURVENUES DANS LES HOUILLÈRES, ETC. 209

SUR LA NATURE DE L'ACIER, ETC.

me hâte de résumer la discusion précédente au sujet de l'usure et de la durée des rails. Il semble à peu près établi

i° Que les rails en acier doux, offrant une résistance d'au plus 5o kilog. à la traction, s'usent moins et durent plus longtemps que les rails en acier dur usités en France; 2° Que cette usure plus rapide des rails en acier dur, ou plutôt impur, est surtout due à l'oxydabilité plus grande du fer lorsqu'il est uni à des éléments tels que le manganèse, le silicium et le phosphore ; que sous ce rapport, comme sous tous les autres, il faut donner la préférence à l'acier pur ; 3° Que l'acier des rails à double champignon peut, sans inconvénient, être plus dur que celui des rails à patin, mais qu'il ne faut jamais imposer la singulière condition de la rupture sous une certaine hauteur de chute, condition qui implique une plus grande impureté de l'acier ; h' Que, pour éviter la fragilité relative des rails Vignole, il faut que les bords du patin ne soient pas trop minces,

pas au-dessous de 8 à o millimètres, et que la

surface

supérieure du patin n'offre pas une sorte de double gouttière

longitudinale. Il faut éviter, en un mot, tout ce qui tend à favoriser la trempe des parties minces des rails lors du laminage ;

5° J'ajouterai qu'il serait à désirer que les compagnies de

chemins de fer s'entendissent pour l'adoption d'un petit nombre de types communs, et que, si elles conservaient encore quelque doute sur le bien fondé des conclusions précédentes, elles chargeassent une commission d'ingénieurs et de chimistes de l'étude complète de toutes les causes qui peuvent influer sur la vie des rails, en invoquant au besoin le concours des forges dans la mesure ci-dessus signalée p. 199.

NOTE

SUR LES KX.PLOSIONS SURVENUES

DANS LES HOUILLÈRES DE SEAHAM ET DE PENYGRAIG Par M. L. AGUILLON, ingénieur des mines.

Les deux dernières grandes catastrophes survenues dans les houillères

anglaises, l'une à Seaham, le 8 septem-

bre 188o, et l'autre à Penygraig, le 10 décembre suivant,' ont vivement préoccupé l'opinion publique eu Angleterre et attiré particulièrement l'attention des savants et des ingénieurs. Ce n'est pas seulement le nombre considérable

des victimes, ln à Seaham et toi à Penygraig, qui a donné cette importance à ces accidents, niais surtout les circonstances dans lesquelles ils se sont produits et les

discussions auxquelles ils ont donné lieu. Dans l'un et l'autre notamment, le rôle des poussières charbonneuses dans les explosions de mines s'est trouvé soulevé de nouveau et a été agité par des personnes autorisées. Nous avons déjà reproduit ici (*) le travail spécial fait par le professeur Abel, sur la demande du gouvernement, à l'occa-

sion de la catastrophe de Seaham. A Penygraig, il s'est trouvé que la première personne descendue dans la mine après l'accident a été M. William Calloway, leque la suivi dès la première heure et a dirigé même au début tous les (*) Supra, page 121. TOISE XIX, ,88,.

livraison.