Annales des Mines (1881, série 7, volume 19) [Image 186]

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DISCOURS PRONONCÉS AUX FUNÉRAILLES

DE M. BONNEFOY.

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afin d'en ramener le corps de son malheu-

Champagnac, reux fils, accompagné dans ce douloureux voyage par un

des camarades de celui-ci, M. Boutteville, ingénieur des

DISCOURS PRO NoNGÉS AUX FUNÉRAILLES DE M. BONNEFOY, INGÉNIEUR DES MINES, Le .Pr juin 1881.

Le Corps des mines, déjà cruellement éprouvé par la

ponts et chaussées. Sur l'initiative de M. Gaillard, maire de Clermont, ancien élève de l'École polytechnique, et sous la

direction de M. Lemaire, ingénieur en chef des

ponts et chaussées, tous les anciens élèves de l'École poly-

technique résidant à Clermont organisaient un servicefunèbre, qui fut célébré le 1 er juin à l'église de SaintGenès-les-Carmes. Les élèves de l'École des mines, venant faire en Auvergne une excursion géologique, pourlaquelle Bonnefoy s'était offert à servir de guide, étaient: arrivés à C ler Mont la veille de la cérémonie, et y apportaient, au nom de l'École, le tribut des regrets que laisse à tous ses

mort tragique de M. Roche, vient encore d'être frappé dans

camarades ce jeune ingénieur ainsi frappé dans l'accom-

un de ses plus jeunes rnenibres, M. Bonnefoy, tué le

plissement de son devoir professionel.

.%8 mai par une explosion .de grisou dans les mines de

A l'issue du service, au moment où le convoi rentrait à la gare du chemin de fer, M. Tournaire, inspecteur général du contrôle des chemins de fer de l'État, venu pour la reconnaissance du chemin de fer de Clermont à Tulle, et M. l'inspecteur général de Chancourtois, qui dirigeait la course de l'École des mines, ont prononcé les paroles sui-

Champ agn ac

Averti qu'un coup de feu survenu dans ces mines venait -de coûter la vie à un ouvrier, Bonnefoy était immédiate-

ment parti pour Champagnac, el, arrivé le soir sur les lieux, il descendait dans la mine vers 9 heures, accompagné de l'ingénieur directeur des travaux, M. Dautheville, d'un

vantes.

ingénieur belge, M. Schmidt, venu pour surveiller l'installation de fours à coke, et de deux des maîtres-mineurs de la mine. Tous étaient munis de lampes Mueseler. A peine était-on arrivé sur le lieu de l'accident et avait-on commencé à procéder aux premières constatations que, par suite de circonstances encore inexpliquées, une explosion de gaz se produisait, brûlant grièvement les cinq personnes rassemblées sur ce point : Bonnefoy et les deux maîtres-mineurs étaient tués sur le coup ; les deux autres ingénieurs ne devaient survivre que peu de jours à leurs blessures. Averti par dépêche du coup terrible qui le frappait, le

père de Bonnefoy accourait à Clermont et partait pour

DISCOURS DE M. L'INSPECTEUR GÉNÉRAL TOURNAIRE.

Messieurs, avant de nous séparer de ce qui reste ici-bas de notre jeune et aimable camarade, mon successeur, après un long intervalle, dans le poste de Clermont, et l'un des collaborateurs de mon service actuel, je viens, en notre nom commun, lui adresser nos suprêmes et bien pénibles adieux.

, La mort est surtout cruelle quand elle est si imprévue