Annales des Mines (1881, série 7, volume 19) [Image 178]

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ET SUR LA. H.UANTAJAÏTE.

NOTE SUR LE NallE JAUNE Chromate de soude Iodate de soude Nitrate de soude Nitrate de potasse Sulfate de potasse Chlorure de sodium Chlorure de lithium

0,90 4,95 12,80 12,81 4,59 16,63

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Composition du liquide qui, par la grande déliquescence

de,la matière, sort spontanément du nitre jaune. Ce nitre est beaucoup plus déliquescent que le salpêtre naturel blanc ordinaire. Les échantillons que M. Willams m'envoya l'hiver dernier par un temps humide arrivèrent à Santiago complètement mouillés, produisant une matière liquide jaune, dont j'ai pu recueillir environ 56 centimètres cubes pour en faire l'analyse. Ce liquide avait une légère odeur iodique, une couleur d'un jaune plus intense que celle d'une dissolution du minéral, une réaction alcaline faible. Le,papier à écrire dans lequel se trouvaient enveloppés les échantillons était presque imperméable à la liqueur qui en sortait. Vingt et un centimètres cubes de ce liquide pesant 29r,89,

traités par l'acide sulfureux et par le nitrate de palladium, m'ont donné ogr,245 en iode ce qui correspond à ogr,59 d'iodate de soude ; 52 centimètres cubes de même liquide, évaporés à sec, transformés en chlorures, et ensuite traités par l'alcool, ont produit ogr,o34 d'oxyde de chrome, équivalant à ogr, o4 45 d'acide chromique et ogr,066

de chromate de soude. En rapportant ces

chiffres au

même volume de la liqueur, on voit que la proportion dans

laquelle s'y trouvent le chromate et l'iodate ne s'éloigne pas beaticoup de celle que gardent ces deux sels, l'un par rapport à l'autre, dans le nitre que j'ai analysé.

Raimondi, auteur d'un excellent ouvrage sur les minéraux du Pérou (Lima, 1878), est Historique.

M.

le .premier qui ait reconnu la présence d'acide chromique dans les salpêtres de la province de Tarapaca, et il proposa

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de donner au chromate contenu dans ces salpêtres le nom detarapacele. Deux ans après la publication de l'ouvrage de Raimondi, mon ancien élève, actuellement ingénieur des mines à Iquique, don Ernest() Willams, ayant eu l'oc-

casion d'étudier en place le gisement du nitre jaune et d'en choisir les meilleurs échantillons, a fait plusieurs essais et analyses sur des fragments fraîchement extraits, qui portaient, quoique superficiellement, des taches rouges, et la masse même intérieurement était d'un jaune rougeâtre. Ces fragments choisis lui donnèrent jusqu'à onze millièmes de leur poids en oxyde de chrome. En général, ces salpêtres,

comme je viens de noter, s'appauvrissent bien vite en chromate et en iodate, étant exposés à l'air humide, et peut-être pourrait-on extraire la majeure partie de ces sels en gardant le minerai trié en tas, dans des lieux convenablement disposés.

M. Willams fait observer que le salpêtre jaune se trouve ordinairement sur les pentes des montagnes, vers la partie inférieure des grands dépôts de salpêtre, au voisinage des

roches sur lesquelles ils reposent. M. Raimondi cite la présence de chromate de plomb dans les gîtes métallifères du Cerro de Pasco, mais on n'a pas encore découvert de fer chromé ni la moindre trace de chrome dans les Cordillères péro-u-boliviennes et du Chili.

nuantajaïte. La huantajaïte est un chlorure de sodium argentifère provenant des mines d'Huantajàya, province de Tarapaca. On doit la connaissance de cette espèce minérale à M. Rai-

mondi, qui a été le premier à la décrire et l'analyser. Ce même minéral et son gisement ont été l'objet d'une étude Spéciale de la part de l'ingénieur chilien M. Willams, qui vient de visiter les mines de Huantajàya et à qui je dois les échantillons de huantajaï te que j'ai cule plaisir d'envoyer au Muséum et à l'École des mines de Paris.