Annales des Mines (1881, série 7, volume 19) [Image 175]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. ROCHE.

Masson ne put même atteindre son cheval, que le guide envoyé par Ahitârhen avait enfourché. 11 y eut une lutte courte et héroïque entre ces Quelques hommes de coeur et leur lâches assaillants. Le colonel, le capitaine, le docteur Guiard, le maréchal des logis Dennery succombèrent sous le nombre. Onze tirailleurs et dix chameliers furent tués. Quatre hommes et les deux guides passèrent à l'ennemi. Enfin, quatre s'enfuirent vers le camp, où ils annonçèrent la fatale nouvelle. Quant à MM. Béringer et Roche, on ne les avait pas vu tomber : mais les deux ingénieurs se trouvaient en avant, du côté par lequel étaient arrivés les Touareg ils opéraient sans défiance, et avaient dû être les premières victimes. Mieux valait encore périr par le fer que par le poison,

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. ROGUE.

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elle a fixé la topographie et la géologie, en face du pays

de parcours de ces tribus berbères, qui ont opposé à le civilisation ancienne une barrière infranchissable, mais ne sauraient arrêter l'expansion de la civilisation moderne. »

Parmi les braves compagnons du colonel Flatters, parmi ces pionniers pacifiques de l'avenir de la France en Afrique. souvenons-nous avec fierté qu'un ingénieur des mines est tombé le premier, et inscrivons, nous aussi, le nom de Roche en caractères ineffaçables dans nos annales.

la soif et la faim! Soixante-trois hommes restaient encore au camp. Mais les chameaux manquaient! On prit quelques vivres, de l'argent, et l' on battit en retraite à pied sur Ouargla. Retraite lamentable, où ces hommes exténués, harcelés par un ennemi perfide, firent des prodiges de vitesse et déployèrent

une énergie inouïe, semant le désert de leurs cadavres. D'horribles détails nous parviennent chaque jour sur la fin de ces malheureux. Les derniers Français ont péri, le lieutenant Dianous, l'ingénieur Santin, l'ordonnance du colonel, et enfin le maréchal des logis Pobéguin. De la mission Flatters, il ne survit que vingt indigènes qui ont pu gagner Ouargla. Le monde entier a frémi d'indignation à ces nouvelles. La France saura venger ceux qui sont morts pour elle, et prouver aux peuplades du Sahara qu'on n'insulte pas impunément son drapeau. Le ministre des travaux publics vient de proposer aux Chambres « d'ériger, au souvenir de la mission Flatters, « un monument à Ouargla, point de départ de son exploration, à l'entrée même de la région stérile dont Tome XIX, 138,