Annales des Mines (1880, série 7, volume 18) [Image 123]

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LES EXPLOSIONS DU GRISOU.

ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PREYEN1R

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teur qui prend automatiquement son allure sous l'empire d'un régulateur à action variable commandé directement par les changements du baromètre (1). Cette question si grave et si obscure de la relation entre les variations atmosphériques et le dégagement du grisou ne pouvait manquer de fixer l'attention de la Commission d'une manière spéciale. Toutefois il ne lui a pas paru possible, dans l'état actuel des observations, d'émettre un avis plus affirmatif que celui qui se trouve consigné dans le procès-verbal de la séance du 17 mars 188o : « La Commission

ne croit pas qu'elle puisse trancher dès à présent la question de l'influence de la dépression barométrique sur le dégagement du grisou. Il résulte toutefois des documents recueillis par elle, ainsi que des avis émis par plusieurs de ses membres, que cette influence est au moins douteuse et que dans le cas où elle se ferait sentir elle ne paraîtrait pas modifier d'une façon très considérable les conditions de sécurité des mines à grisou. »

tible lui ayant servi d'aliment, la poussière de charbon soulevée par la violence du courant et de la flamme, et provenant du toit, du sol et des autres parois du chantier, aura dû prendre feu et brûler, si elle a rencontré dans l'air assez d'oxygène pour favoriser la combustion. Or nous avons trouvé que la poussière adhérente aux piliers, aux boisages, et en général à toutes les parois placées en regard du lieu de l'explosion , augmentait graduellement d'épaisseur jusqu'à une certaine distance, à mesure que nous approchions du point où cette explosion avait pris naissance. Cette épaisseur était sur quelques points de un demi-pouce (orn,o 125) et sur d'autres de presque un pouce (om,o25). Bien qu'adhérente, elle était friable comme du coke et en présentait d'ailleurs l'aspect, lorsqu'on l'examinait à la loupe. En l'essayant chimiquement et la comparant

à la houille réduite en poudre, on a trouvé qu'elle avait perdu la majeure partie et quelquefois même la totalité des matières volatiles qu'elle possédait auparavant. Il y a donc toute raison rie croire que la flamme du grisou, par suite du courant qui s'est produit, a provoqué au moyen de la poussière

§ VI.

ROLE DES POUSSIÈRES DE CRARBON.

zo.

Nous arrivons à une Historique de la question. question spéciale, distincte de celle proprement dite du grisou, mais qui n'en saurait être disjointe, car les praticiens les plus autorisés s'en sont depuis longtemps préoccupés de plus en plus, comme d'une source de réels dangers. La première mention que l'on rencontre de cette influence est due à Faraday et Lyell, chargés en 1844 d' une enquête

administrative sur l'explosion de Ilaswell. On lit en effet dans le Philosophical Magazine de i845 : « En considérant l'étendue du feu au moment de l'explosion, il n'est pas possible d'admettre que le grisou ait été le seul comhus-

et de l'air même de la mine la formation d'une

grande quantité de gaz; là où la poussière n'a pas été carbonisée, c'est que l'air a manqué (1). » La citation précédente était restée ignorée en France, lorsque, en 1855, M. du Souich, alors ingénieur en chef des mines de l'arrondissement minéralogique de Saint-Étienne, ayant à donner son avis sur l'accident survenu le 29 août au puits Charles, de Firminy, s'exprimait ainsi : « On pouvait recueillir en divers points sur les butes une serte de croûte composée d'un coke léger qui ne peut provenir que de la poussière de houille balayée dans les chantiers et sur le sol des galeries et transporté au loin par le courant (i) Bulletin de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, 3' série, tome V, page Shi, note 1.

() The Engineer, 2 novembre 1878, page 568.

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