Annales des Mines (1880, série 7, volume 18) [Image 112]

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ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR

LES EXPLOSIONS DU GRISOU.

cette maçonnerie se désorganiser sous la pression et donner passage à des torrents de gaz. Je rattacherai en passant à cette indication une opinion

rait donc trouvé soumis à une pression de deux ou trois

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bizarre mais très enracinée chez les mineurs belges. Elle consiste en ce que la présence du grisou dans le chantier rendrait l'abatage plus facile. L'opiniâtreté des piqueurs est telle à cet égard, qu'on les voit parfois, quand ils ne sont pas suffisamment surveillés, arrêter le courant d'air afin de

se procurer ce prétendu secours (1). Je serais tenté de croire que ce préjugé tient à la concomitance toute naturelle d'une plus grande viciation de l'air et de la grande pression intérieure capable d'exercer la poussée dont il vient d'être question. Dans le bassin de Brassac, on est surtout gêné par l'acide carbonique plus que par le grisou, mais la question reste la même. On y observe des effets de projection très marqués. Ils avaient été déjà signalés dans le siècle dernier, et Lemonnier, membre de l'ancienne Académie des sciences, décrivait la pousse de Brassac dans des termes qui présentent encore aujourd'hui beaucoup d'intérêt pour celui qui

atmosphères, en calculant comme s'il eût rempli exactement le volume du combustible. Mais comme il n'en occupait ut contraire que les pores, on voit que sa pression devait être

encore plus considérable, dans une proportion qu'il est d'ailleurs impossible de préciser. M. de Marsilly a également reconnu (1) qu'une pression

de cinq atmosphères exercée sur la surface de la houille n'empêchait pas le dégagement du grisou, bien qu'il y ait lieu de croire qu'elle en ralentissait l'activité. On voit également que l'inondation d'étages inférieurs, quoique diminuant probablement les écoulements gazeux, ne saurait leur opposer un obstacle absolu. Le gaz se dégage alors en bulles à travers l'eau et forme parfois des bouillards tumultueux. Dans le lit de la Susquehanna, près de Wilkesbarre, en Pensylvanie, se trouve au-dessus d'un gîte d'anthracite un abondant dégagement de grisou qui, depuis de nombreuses années, n'a cessé de produire en cet endroit un fort bouillonnement (2). Combes a signalé

quable série d'expériences comparatives suries houilles (4),

également un soufflard de grisou qui s'est frayé pendant fort longtemps un passage à Firminy à travers une colonne d'eau de 12 mètres de hauteur (3). Renier-Malherbe cite (4) des forages de trous de mines d'où le grisou s'échappait avec un bruit qui rappelait la décharge d'une chaudière à vapeur. Sa pression semble, du reste, d'une manière générale, croître avec la profon-

a vu souvent celles-ci dégager deux ou trois fois leur volume de gaz. D'après la loi de Mariotte, ce dernier s'y se-

le chiffre formidable de seize atmosphères (6).

connaît ce gîte (2). L'explosion d'acide carbonique de Roche

belle en 1879 (5) et certaines observations analogues de M. l'inspecteur général Tournaire dans le terrain tertiaire d'Auvergne peuvent être rattachées à cet ordre de faits. Pour revenir au grisou, M. de Marsilly, dans sa remar-

DEMANET : Cours d'exploitation des mines de Souille, tome I, page 57. .

Anciens minéralogistes du royaume de France, recueillis par GOBET, tome II, page 518. DELESSE : Compte rendu mensuel, novembre 1879, pages 259,

265, 288. Bulletin de la Société d'encouragement, tome VII, page 142. Annales des mines, 3 série, tome XII, page 356.

deur (5). On en a constaté dans le flénu qui atteignait Annales des mines, 5' série, tome XII, page 559. SAUVAGE : Annales des mines, 70 série, tome VII, page 225.

Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1856, 1" semestre, page 509. VO RENIER-MALHERBE : Le Grisou, page 78.

DEVAUX:Annalesdestravauxpublics deBelgique, t. XXIII; 1866. CORaET: Bzoletin de l'Académie royale de Belgique, sc série, Compte rendu mensuet,juillet 1879, p. 165. t. XLVII, mai 1879.