Annales des Mines (1880, série 7, volume 17) [Image 201]

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HISTOIRE DES SOURCES,

TRAVAUX EXÉCUTÉS A BOUREQNNE-LES-BAINS.

entre les:bains etEeatr salée semble: bien attribuer, deux usages différents au tprnduit: des sources., Nous en concluons

qu'au xre siècle on faisait réellement.emploi des eaux chlorurées-de Bourbonne:pour la préparation du selcommun. pas été bien longtemps maintenue, Cette production

et elle avait: déjà disparu à la- fin du xv.r siècle, tout en laissant des, traces certaines dans l'ospuscule paru en 1590 et intitulé : Des bains de Bourbonne; par. Jean Le Ben Hétéropolitain, médecin. du roi. Après, une description assez embrouillée de l'état de: la station et du traitement des malades, cet auteur signale la source: Patrice, « auprès de « laquelle se voit le lieu où autrefois ont: été salines, et de« puis délaissées et , abolies-, de peur du dégast ès bois qui « s'en fut faict »,.,11, est certain quele traitement pour sel de l'eau de Bourbonne devait être peu. économique, sur-

tout en la prenant à la source Patrice, qui renfermait 4 à 5 millièmes seulement de cette, matière., A_ la Fontaine chaude, le résultat eût été: meilleur, puisque le résidu solide aurait atteint 7,5 millièmes. line rois abolie, la saline ne reparut pas,. et les auteurs ultérieurs, n'en parlent plus. L'opuscule de 1,590 est la première: pièce imprimée: relative à Bourbonne : la seconde est un mémoire de L600, t

fait par un autre médecin nommé Nicolas Thibault.

Il

donne une description des. sources et des établissements balnéaires. de la station à son époque. On, y voit que la Fontaine chaude avait: un petit bassin cubique,:de 4 pieds.' de

côté; servant à puiser les. eaux, et, pouvant suffire à. une consommation de 5e mètres cubes par jour. Leseaux étaient déversées par une conduite dans le bain couvert, dont le trop,plein alimentait le petit bain ou bain du Seigneur. Le- grand baht carré, ou bain des Pauvres, était placé sur le puisard romain et utilisait la source qui:sortait du sol en ce point. Enfin le bain Patrice était considéré comme ayant la propriété de relever les femmes de leur stérilité : l'eau y sourdait aussi naturellement du sol.

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Époque moderne. -- -Un petit plan des sources de Boucbonne, daté de 1700-1720, existe: à la Bibliothèque nationale (Topographie de la Haute-Marne); il a été reproduit dans l'ouvrage de M. le Dr Bougard ( page 697). Ce plan

correspond assez exactement à la description de Thibault, et montre qu'aucun travail n'a été fait aux eaux de Bourbonne avant le moment où les ingénieurs s'en sont occupés.

En 1714, Gauthier, inspecteur des ponts et chaussées, commença la série des travaux hydrauliques : il réunit à la source Patrice une petite source chaude peu éloignée, et détourna les eaux froides qui venaient se déverser dans le bassin de la Fontaine-Chaude. Dans un mémoire daté de

17:6, il donne une description assez nette de l'état des sources à son époque, dans les termes suivants dispersées en plusieurs « j° Ces eaux minérales sont

'« sources. Elles ont donné lieu à une fontaine destinée « pour les boire : on s'en sert aussi pour doucher les malades en les transportant par le moyen d'un tonneau « dans les maisons. On les emploie encore pour les bains « domestiques, en remplissant les cuves dans les chambres

où les malades de distinction les prennent chez eux, sans être troublés de personne, avec toutes les commodites possibles, car du sortir du bain' on les met dans un lit préparé à cela, où ils suent et' où ils sont servis par des chirurgiens-baigneurs qui en ont tout le soin imaginable et qui sont très experts à cette manoeuvre, « dont a un grand nombre établis à Bourbonne. « 2° D'un bain qu'on nomme Patrice, à cause d'un: Pàtrice qui, du temps des Romains, y ayant fait baigner son épouse, où elle recouvra la santé, a porté depuis ce tems-là par la tradition, le, nom de Patris. Ce bain est divisé en deux parties. par' une cloison, où les hommes se baignent d'un côté, et les femmes de l'autre sans se voir. On y donne la douche. aux-uns et aux autres; les