Annales des Mines (1880, série 7, volume 17) [Image 181]

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TRAVAUX EXÉCUTÉS A BOURBONNE-LES-BAINS.

ÉTUDE DES SOURCES.

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au sud de Serqueux on n'y trouve pas d'eau, malgré le ruisseau indiqué sur la carte, depuis le pont de l'Oziére jusqu'à la fontaine du Franc-Rupt. De plus, vers son débouché, les roches de la rive droite sont fortement incli-

orientées N. 18° E., et perpendiculairement, E. 18° S. Les blocs de pierres de taille ne peuvent être tirés de la carrière, sans déchet, qu'au moyen de recoupes menées suivant ces

nées au sud-est, ce qui nous a permis d'y tracer une faille d'autant plus intéressante que son prolongement, caché par les alluvions de l'Apance et par les constructions de Bourbonne, viendrait précisément tomber sur la zone des sources thermales et pourrait par conséquent jouer un rôle important dans la formation de ces sources. A l'ouest, on trouve à peu de distance le vallon de Jean-Payard qui se présente dans des conditions analogues, et avec la même direction. A l'est, le ruisseau du Clan, qui passe à Senaide, est en majeure partie orienté parallèlement à cet accident, 11 reste encore une autre direction de failles définie par la direction moyenne du cours de l'Apance depuis la fontaine du Franc-Rupt, jusqu'au ruisseau de Genrupt. Masquée par les alluvions, la faille est prouvée seulement par la différence de cotes des couches calcaires du muschelkalk sur les deux flancs de la vallée. Sa direction réelle ne peut être déterminée très exactement. Cependant elle semble perpendiculaire à l'orientation N. 59° E. trouvée pour l'autre faille partant de la fontaine du Franc-Rupt. Elle suivait alors la ligne N. 3 i° O., et c'est précisément l'angle que nous avons trouvé en la traçant sur la carte géologique. C'est aussi dans cette situation qu'elle était indiquée par Drouot. Peut-être un branchement à peu près parallèle forme-t-il, au pied de Fresnes, la limite des alluvions et du coteau en rejoignant ensemble les deux failles parallèles 87° E. placées dans le village même et un peu au sud. L'étude des mouvements subis par le sol de Bourbonne peut être utilement complétée par la recherche des lignes de fracture des roches solides. L'examen des importantes carrières de grès bigarré, voisines du pont de Châtillon, montre de grandes fissures

Enfin dans les autres carrières de grès et dans les exploitations de moellons du muschelkalk, nous avons rencontré des fissures importantes et régulières ayant pour directions N. 74° E., et la perpendiculaire à cette ligne.

alignements.

En résumé, les mouvements les plus apparents dont notre région a été le théâtre, semblent se réduire à deux étoilements ayant leurs centres principaux à Bourbonne et à Fresnes, et réunis entre eux par deux de leurs branches qui ont dessiné le cours de l'Apance depuis le Franc-Rupt jusqu'à Fresnes. Les fractures, dans chacune de ces déchirures, paraissent avoir affecté quatre directions perpendiculaires deux à deux, et les mêmes pour chacun des étoilements. Quant aux lignes de cassures des grès et calcaires

dans leurs carrières, elles sont indépendantes, au moins par leurs directions, des mouvements plus généraux du sol décelés par les failles. Les dépôts qui occupent le fond des vallées Alluvions.

de l'Apance et de la Borne sont composés surtout d'une boue argileuse grisâtre, au milieu de laquelle sont irrégulièrement disposés des amas lenticulaires minces de graviers, formés de galets calcaires mélangés de quelques débris de grès infraliasique et d'agates. Leur largeur est variable, et leur surface supérieure est plane et un peu inférieure au niveau des hautes eaux : aussi les prairies qui les recouvrent sont-elles fréquemment inondées.

Les alluvions de la Borne n'occupent une largeur sensible qu'a la traversée de Bourbonne, où elles se développent sur 6o mètres environ. Leur puissance ne dépasse probable-

ment pas 5 à 6 mètres en amont de l'établissement civil, car nous avons trouvé les argiles bariolées en place à cette profondeur, immédiatement au-dessous des constructions