Annales des Mines (1880, série 7, volume 17) [Image 180]

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ÉTUDE. DES SOURCES.

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TRAVAUX EXÉCUTÉS A BOURBONNE-LES-BAINS.

côte de Refromont, mais son influence s'étend jusque auprès d'Ainvelle , s'il faut, comme cela nous paraît vraisemblable, lui attribuer une partie de la différence de 47 mètres, qui existe entre les côtes d'Ainvelle et de Raumont, entre lesquelles passe son prolongement.

Quatre failles parallèles appartiennent à la direction N. 87° E. Une seule d'entre elles présente quelque netteté à la surface du sol : elle se trouve à peu de distance au nord de Bourbonne, coupe la route de Lamarche, rejette un peu les affleurements des marnes irrisées, et limite la petite côte appelée Moulin-des-Vignes. C'est un très petit accident géologique, mais il est défini avec assez de pré-

cision et présente quelque intérêt, surtout pour fixer la direction exacte de ses congénères. La seconde faille de cette espèce est celle qui parcourt le vallon de Borne dans toute sa longueur. Elle abaisse un peu la partie des marnes irisées placée au nord, et fait apparaître les bancs supérieurs des argiles bariolées au pied du coteau sud, à la traversée de Bourbonne, tandis qu'ils restent invisibles sur le côté nord. M. Drouot a pu en me. surer la dénivellation (*), en constatant que le banc sableux placé à la base du muschelkalk, s'élevait à la cote 265 sur la rive droite de la Borne, dans le jardin des bains, tandis qu'on ne l'avait rencontré qu'à la cote 2 5 6 , dans un puits foré sur la rive'gauche, à une cinquantaine de mètres au nord. Le rejet dû à la faille serait donc de 7 mètres, sauf les causes d'erreur minimes que peut comporter une semblable détermination. La direction N. 87° E. est encore celle du cours de l'A-

pance sur 5 kilomètres de longueur, depuis le ruisseau de Genrupt jusqu'à Fresnes. Une différence de niveau de

5à,

l'on n'admettait pas une faille assez importante, suivant le fond de la vallée. Mais, cachée par les alluvions, elle est invisible et ne peut être définie que par la- direction générale du cours d'eau. La coïncidence exacte de cette direction avec celle du vallon de Borne et avec la première

faille relevée plus haut, nous fait supposer que celle-ci appartient au même système. En arrivant à Fresnes, la faille est marquée dans le village même par la suppression des argiles bariolées entre le grès bigarré et les calcaires du muschelkalk, puis elle disparaît dans les grès bigarrés, tout en se prolongeant probablement plus ou moins directement pour aller un peu plus loin déterminer quelques-uns des coudes du cours de la Saône en aval de Châtillon,.

Enfin une autre faille, parallèle aux précédentes, suit des portions du cours de l'Apance dans les grès bigarrés, entre Fresnes et Châtillon,. On peut observer que, dans cette

partie, la rivière forme une série d'angles droits, courant tantôt est-ouest, tantôt nord-sud. M. Drouot considérait failles. Si tous ces détours comme dus à autant de petites elles existent, elles ne sont guère apparentes ; cependant il est probable qu'il y a réellement, dans cette région, un réseau de cassures suivant deux directions perpendiculaires et qu'elles ont déterminé le cours sinueux de la rivière au

travers des grès bigarrés. Dans tous les cas, la faille

N. 87° E. que nous signalons, a été la cause déterminante de l'apparition des granites, qui se montrent au nord de la cassure, et non au sud. La direction N. 3' 0. perpendiculaire au système des failles citées ci-dessus, en outre des coudes du cours inférieur de l'Apance, semble avoir joué quelque rôle dans la position des petits cours d'eau voisins de Bourbonne, ou de

certains vallons secs (*). Tel est le cas du vallon des Ozière,s,

40 mètres, qui existe entre les mêmes bancs du rnuschel.

kalk, sur les deux rives, nous paraîtrait inexplicable, si (*) Annales des mines, 6' série, tome III.

(*) M. Jacquot a signalé la fréquence des vallons secs comme un indice des cassures des terrains.