Annales des Mines (1880, série 7, volume 17) [Image 131]

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REVUE DE GEOLOGIE.

GÉOLOGIE AGRONOMIQUE.

Comme le professeur Girard l'a fait remarquer, les trois grands fleuves qui arrosent cette région, l'Oder, l'Elbe et la Vistule, étaient autrefois réunis et formaient un même système fluvial.

L'étude géologique montre que le sol appartient exclusivement au terrain quaternaire, dans lequel on a distingué le dilu. vium et l'alluvium. De nombreuses subdivisions y ont d'ailleurs été établies et elles sont résumées dans le tableau suivant Alluvium moderne. Tourbe et terre de marais. Lehm des rivières.

En

Minerai des prairies. alternances Marne des prairies. diverses. Terre à infusoires.

Sable des rivières. Gravier des rivières. Sable des dunes, Éboulements Cailloux des rivières.

Alluvium ancien.

et dépôts sur les pentes.

Sable des vallées représentant du sable des Landes.,

Diluvium supérieur. A. blocs pyramidaux (Dreikantener).

a recouvrant b ou l'un de e. Sable diluvien supérieur (Decksand, Geschiebesand) avec gravier et couches de cailloux roulés. ces dépôts remplaçant l'autre, sans toutefois b. Marne diluvienne supérieure (Lehmmergel), avec un recouvrement de Lehm. qu'il y ait alternance.

Diluvium inférieur. Avec Paludina diluviana Qt cailloux souvent striés. Sable ' Sable du Nord ou sable diluvien ordinaire (Spathsand) diluvien Sable micacé. inférieur. . Sable brun. En alternances Marne diluvienne inférieure (Schluffmergel). multiples. Marne diluvienne argileuse, sans cailloux, mais pouvant passer i une marne sableuse. \ Gravier diluvien, cailloux et blocs. /

La carte d'état-major de Prusse ayant déjà un dessin topographique assez compliqué, pour parvenir à y représenter à la fois la géologie et l'agronomie, il était nécessaire d'avoir recours a des notations bien méthodiques. En ce qui concerne la géologie, l'alluvium moderne est laissé en blanc; l'alluvium ancien est représenté en vert pâle ; le (Illuvium supérieur en jaune clair ; le diluvium inférieur en gris. Dans l'ensemble, ces teintes sont d'autant plus foncées que le dépôt cor. respondant est plus ancien. Les subdivisions de ces /1 étages sont ensuite distinguées entre elles par des signes qui ont été choisis, de manière à indiquer la nature minéralogique des dépôts. Ainsi, des hachures noires, incli-

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nées, plus ou moins espacées, ou interrompues, figurent l'argile; pour le calcaire, ces hachures sont bleues. Les dépôts sableux sont représentés par des points. Aux formations riches en humus correspondent des petits traits horizontaux.

Grâce à ces diverses notations, il devient possible de distinguer, avec un peu d'habitude, les nombreux dépôts désignés dans

la légende géologique donnée précédemment, et de connaître même en partie, leur composition minéralogique. Les dépôts meubles qui garnissent les pentes et les dépôts d'éboulements ont tous été représentés par la même couleur ; on sait toutefois que leur composition minéralogique est très variable et

qu'elle dépend de celle des roches voisines dont les débris ont contribué à former ces dépôts.

M. G. Ber endt donne dans son travail une description pétrographique des divers dépôts qui constituent le terrain quaternaire. Il résume les résultats de leur analyse:chimique, exécutée spécialement au point de vue agronomique, c'est-à-dire en recherchant les substances que l'agriculteur a surtout intérêt à connaître.

Les données relatives à l'agronomie ou à la Pédologie, pour employer l'expression allemande, ont été représentées d'après la méthode de M. le professeur 0 r th. Sur un grand nombre de points de la carte, on a dressé des pro-

fils agronomiques destinés à faire connaître le sol ainsi que le sous-sol. Ces profils sont résumés par des légendes, imprimées en rouge, afin de les rendre bien visibles. La nature minéralogique y

est indiquée par des lettres conventionnelles, qu'on réunit 2 à 2 ou 5 à 3, suivant qu'elle est plus ou moins complexe. On distingue dans les couches celles qui sont sableuses, graveleuses, argileuses, calcaires, humifères et aussi celles qui résultent des combinaisons de ces divers éléments. A la suite des légendes algébriques, donnant la composition minéralogique des couches, l'épaisseur de ces couches est exprimée en décimètres.

Pour un même point, les légendes de chaque couche se succèdent dans l'ordre naturel de superposition ; elles sont seulement séparées l'une de l'autre par un trait. Comme les légendes algébriques représentant les profils agronomiques paraissent un peu vagues, lorsqu'on n'est pas habitué à les lire, on a figuré les principaux de ces profils, sur la marge gauche de la carte, en employant les couleurs, ainsi que les lettres et les signes conventionnels qui font conna,î [te à la fois la nature minéralogique et géologique des diverses couches.