Annales des Mines (1880, série 7, volume 17) [Image 130]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

due du département. Après les avoir fait dessécher, on en soumettait d'abord un poids déterminé à la lévigation. Le résidu donnait par son poids la proportion de sable ou de gravier contenu dans la terre. Son examen à la loupe permettait d'en déterminer la composition minéralogique. Enfin l'essai de la terre végétale par un acide faisait reconnaître si elle contenait ou non du calcaire. Voici les principaux résultats auxquels ces recherches ont conduit M. De! esse. Le calcaire manque généralement sur le haut des collines, ainsi que sur les terrasses qui bordent la Seine ou la Marne. Le terrain de transport qui recouvre le plateau de la Brie n'en contient que lorsque le calcaire de Brie se rencontre lui-même à une faible profondeur. On en trouve dans la terre végétale qui s'étend sur les flancs des collines calcaires, notamment lorsque ces collines sont formées par de la craie et par des calcaires friables ou marneux. L'argile, en y. comprenant la silice impalpable, constitue la plus

grande partie de la terre végétale dans le département de Seineet-Marne. Il y en a beaucoup dans l'arrondissement de Meaux et sur tout le plateau de la Brie. Le sable est habituellement l'élément dominant de la terre végétale vers le S.-0. du département et dans toute la région occupée par les Sables supérieurs ou de Fontainebleau. Il en est de même vers l'affleurement des sables moyens ou de Meaux. En outre, le long du terrain diluvien de la Seine et de la Marne, la terre végétale devient sableuse ou même graveleuse.

Sous le rapport de la fertilité, les terres présentent de

grandes inégalités dans toute l'étendue du département de Seineet-Marne. Très fertiles dans l'arrondissement de Meaux, aux environs de la Ferté-sous-Jouarre, de Melun, de Provins et de Donnemarie, elles ne donnent qu'un faible revenu dans une partie de l'arrondissement de Fontainebleau. Les terres arables sont généralement meilleures sur les plateaux que dans les vallées. Il faut surtout citer celles qui, étant limoneuses et d'une grande épaisseur, reposent sur un sous-sol facilement perméable. Telles sont les terres du Mesnil-Amelot, de

259 Quand les terres deviennent très graveleuses ou très sableuses, elles sont habituellement de qualité médiocre. Ainsi, on voit le revenu diminuer autour des collines de sable de Fontainebleau. Une grande proportion de sable tend donc à diminuer la fertilité d'une terre, et les zones de faible revenu sont souvent en rapport GÉOLOGIE AGRONOMIQUE.

avec les zones de sable.

Les terres qui contiennent du calcaire sont assez généralement de bonne qualité; mais des terres qui en sont dépourvues appartiennent cependant aux meilleures du département. Telles sont celles de Juilly et du Mesnil-Amelot, dans lesquelles ce défaut est du reste corrigé par le marnage. En résumé, la carte agronomique de Seine-et-Marne permet de comparer le revenu des terres arables, des vignes, des prés, des bois, et elle montre comment la fertilité du sol varie dans toute

l'étendue du département. Elle donne aussi des notions sur la terre végétale, indiquant si elle contient du calcaire et quel est le résidu de sa lévigation. Enfin elle permet d'apprécier les rapports qui existent entre les caractères physiques ou chimiques dela terre végétale et la constitution géologique du sol. PRUSSE. D'après les ordres du Ministre des travaux publics de la Prusse, M. le professeur G. Be r en d t vient de publier 9 cartes géologiques agronomiques, qui sont accompagnées chacune d'un texte, et qui font connaître la région au nord-ouest de Berlin. Ce

grand travail, commencé par vota Be nn i ngsen-F Order, a été continué par M. G. Bere nd t avec le concours de M. le professeur Ort h, secondé, pour la partie chimique, par MM. Lau fer, Du lk, Wahnsc l'afro, et par l'ingénieur des mines E. Sc hu lz. La carte topographique qui a servi de base aux recherches géologiques et agronomiques, est celle levée par l'État-Major prussien en 1868. Son échelle est de .25.000 Les cultures permanentes, telles que les forêts, les prairies, les jardins, y sont représentées an moyen de la gravure. Le relief du sol y est figuré par des hachures et de plus par des courbes horizontales, espacées de 15 en t5lpieds. Il y a aussi un grand nombre de cotes du sol qui sont également exprimées en pieds.

Juilly, de Charny, qui sont superposées à des calcaires lacustres per-

La région comprise dans les cartes publiées jusqu'à présent,

méable, en sorte que leur drainage s'opère spontanément. Généralement, les terres marneuses ou marno-sableuses sont de la bonne qualité; celles de Vareddes, déposées près des bords de Marne, qui entretient toujours leur humidité à un degré convenable, ont même une fertilité exceptionnelle.

s'étend au nord-ouest de Berlin, entre les villes de Spandau, Oranienburg, Cremmen et Nauen. L'étude de son orographie apprend que l'altitude, au-dessus du niveau de la Baltique, y varie de 1.5 à. 135 pieds ; et la courbe à l'altitude de 120 pieds, y marque à peu près la limite du diluvium avec l'alluvium.