Annales des Mines (1880, série 7, volume 17) [Image 109]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

La mer du pliocène ne paraît pas avoir recouvert ces îles. A cette

époque on ne constate que l'existence d'un petit lac situé à l'est de Palma. A l'époque quaternaire, de nombreuses vallées étroites et profondes sont creusées en grande partie par la mer, qui dépose des sédiments marins où se trouvent enfouis des mollusques terrestres vivant sur le rivage. Enfin, au commencement de l'époque actuelle, Majorque et Minorque se retrouvent émergées, et depuis ce moment leur configuration orographique n'a pas sensiblement changé. ILES BRITANNIQUES. IRLANDE.

M. FluIl ( t) a publié une description géologique de

l'Irlande. Cette contrée n'avait été, jusqu'à présent, l'objet d'aucune publication d'ensemble. L'ouvrage de M. Hull contient trois parties : la première et la plus détaillée est relative aux formations géologiques de la contrée; la seconde est consacrée à la géographie physique ; enfin la troisième a pour objet les phénomènes glaciaires.

M. le professeur H ed dl e (2) a fait paraître une carte géologique détaillée des îles Shetland. La charpente de ces îles présente des roches métamorphiques, appartenant aux gneiss et aux schistes cristallins, qui sont traversées par des veines de calcaire : de la serpentine et du gabbro leur sont associés et parSHETLAND.

dessus viennent des conglomérats ainsi que des grès attribués à l'old red sancistone. Des roches éruptives forment d'ailleurs des massifs ou des filons, qui sont intercalés dans les roches précédentes. et

se rapportent au granite, à la syénite, à la diorite. Dans l'ouest, il existe en outre des roches feldspathiques vitreuses. auxquelles MM. Horne et Pea ch attribuent, de beaucoup, la date la plusré. cente. ÉCOSSE. M. Arc hib al d Ge i ki e (3) a publié une nouvelle carte géologique de l'Écosse, en tenant compte de tous les résul-

tats nouveaux obténus par la Commission géologique officielle dont

l'auteur est le chef. Au dessus du gneiss, la nouvelle carte distingue la formation des schistes argileux primitifs ; l'étage inférieur et l'étage moyen du vieux grès rouge y sont réunis en une seule formation ; quant à l'étage supérieur, il est regardé connue

GÉOLOGIE GÉOGRAPHIQUE.

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faisant partie du carbonifère inférieur, dont il renferme les fossiles. Les roches éruptives sont distinguées par des variétés de deux teintes fondamentales, suivant qu'elles appartiennent à la série acide ou à la série basique, c'est-à-dire pyroxénique. ÉCOSSE OCCIDENTALE. Il existe, sur la côte occidentale d'Écosse

et clans les Hébrides, des lambeaux de formations secondaires, isolés entre le gneiss .et les roches volcaniques de la période tertiaire: déjà l'on savait que le lias et l'oolithe s'y trouvaient représentés. M. Judd (i) a reconnu que ces lambeaux, extraordinairement disloqués, affectés par de nombreuses failles et parfois réduits à l'état de blocs au milieu des tufs volcaniques, forment une série très complète de dépôts, où le permien, l'in fret-lias, le lias, l'oolithe, l'oxfordien, le grès vert et la craie blanche, sont nettement indiqués par leurs fossiles. La puissance totale de ces dépôts n'a pas dû être inférieure à 1.5o. mètres. La craie blanche aujourd'hui silicifiée, mais bien reconnaissable à ses foraminifères ainsi qu'aux genres Inoceramus, Spondylus, Belemnitella, est intercalée au milieu de formations d'estuaire, avec combustible fossile.

L'importante conclusion à laquelle M. Jud d est conduit par ces découvertes, consiste à admettre que la plus grande partie des îles Britanniques, y compris les Highlands d'Écosse, a été couverte

par des dépôts secondaires, et que l'état actuel de leur surface résulte de dénudations dont la plus grande partie a eu lieu probablement à l'époque pliocène. AYRSIIIRE. M. Bo n n ey (2) a étudié les serpentines et les porphyrites de la côte d'Ayrshire, que M. J. Geik i e (3) avait considérées comme des sédiments métamorphiques. Selon M. Bo nu ey, ces conclusions ne sont justifiées ni par l'étude stratigraphique, ni par l'examen microscopique de ces roches. Les serpentines sont d'intrusion et résulteraient d'une modification éprouvée par une roche cl'olivine-enstatite. Les porphyrites ont aussi tous les caractères de roches éruptives et sont accompagnées de tufs. L'auteur pense que ces porphyrites d'Écosse sont de l'âge du vieux grès rouge et que les serpentines sont un peu plus récentes, bien que

toujours paléozoïques.

LONDRES.__ Un sondage exécuté au-dessous de Tottenham Court

Road, près de Londres, a atteint, à moins de 3oo mètres de la sur_ The Physical Geoloyy and Geography of Ireland. London, Stanford, 1878. Nineralogical Soc. of Great Britain and Ireland, 1879. Goological niap of Scolland. Édimbourg, 1876.

Ceci. Society, 23 janv. 1878. Geel. Society, 22 mai 1878. Geai. Society, Xi, 513.