Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 298]

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SOURCES MINÉRALES DE VICHY

ET DES ENVIRONS.

l'observation rapportée par Murchison était erronée et que la direction de la « faille u des Célestins était de l'E.-S.-E. comme celle du quai de la rivière en cet enà FO droit, et laissait bien loin au N.-E. les sources de l'Hôpital,

La source du Puits-Carré, qui a montré de tout temps une tendance à s'étaler en nappe verticale suivant une ligne N.-0. S.-E., la Grande-Grille, la source Prunelle,

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de la Grande-Grille et du Puits-Carré. « Ainsi, ajoutait M. Baudin, se trouvent infirmées toutes les déductions tirées du fait de la coïncidence admise par le géologue anNous demeurons en présence de cette seule donglais

née, que les sources de Vichy sourdent au travers d'un dépôt tertiaire, sensiblement incliné de l'Est à l'Ouest et comprenant comme membres intégrants un certain nombre

d'assises sableuses, où peuvent s'épandre, où s'épandent même assurément, d'après le succès des divers sondages exécutés, les eaux minérales venues des profondeurs du sol

par des casstires dont le nombre, l'âge géologique et la direction nous sont encore inconnus. » Nous ne pouvons nous-même rien affirmer d'une façon absolue en réponse aux questions que posait ainsi M. Bau-

din; toutefois nous croyons devoir consigner ici les idées que nous ont suggérées les observations faites par nous aux environs de Vichy et de Cusset. On l'a vu plus haut, les dépôts lacustres de cette région prouvent, par leurs caractères, qu'elle a été, depuis le commencement de l'époque miocène, le théâtre de phénomènes geysériens très importants. On est donc naturellement porté à admettre, avec Boulanger (5), que les sources minérales actuelles ne sont qu'un dernier effort de cette activité geysérienne, aujourd'hui presque anéantie. Nous allons montrer que cette opinion est d'ailleurs confirmée par un grand nombre de coïncidences très remarquables. Rappelons d'abord que le rocher des Célestins, comme nous l'avons établi plus haut, est la crête d'un véritable filon dirigé de l'O. 17° N. à FE. 17°S. (voir ci-dessus p. 536).

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le Puits-Lucas, les anciennes sources Lucas et des Acacias sont situées sur une même droite à peu près parallèle au rocher des Cél esti ns.

Près de la source de l'Hôpital, on retrouve un dépôt (ionien analogue à celtii des Célestins; dans les feuillets de ce travertin, dans le mode de groupement des sources parasites, on observe encore la même direction. La ligne d'affleurement du filon des Célestins, prolongée, passe 'précisément par le point culminant de la butte de Beaudechet, lequel paraît avoir été le principal centre des émanations geysériennes auxquelles est due la puissante formation d'arkose décrite plus haut (p. 495). Au pied de cette butte, sur la rive gauche du Sichon, en face du moulin de Ribière, la même ligne est amorcée par

un filon de quartz associé avec un peu de galène, de la chaux fluatée et de la baryte sulfatée (5).

Au delà de ce point, elle coïncide a peu près avec l'étroite crevasse au fond de laquelle coule le Sichon, sur une longueur de plus de 2.5oo mètres. Plus loin encore, à un kilomètre en aval de l'Ardoisière, elle marque l'affleurement d'un filon vertical de quartz saccharoïde, moucheté de manganèse, qui a on,6o d'épaisseur et traverse les schistes et les poudingues carbonifères, dont les couches sont elles-mêmes verticales, mais dirigées vers l'E. 4° IN. Enfin, elle passe par le château du Mont-Peyroux, qui est bâti sur l'un des quatre gisements de basalte connus dans la région.

Prolongée vers l'O.-N.-O., la même ligne passe paries petites sources thermales (bicarbonatées sodiques) de (*) ce filon a été signalé par Boulanger (Statistique géolo-

(*) Statistique géologique et minéralogique de l'Allier, p. n15.

gique, etc., p. 76). TOME xvi,1879.

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